Japon: Les copies de son vagin pourraient la conduire en prison

par
Lea
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Elle voulait "savoir à quoi ressemblait un vagin" dans son pays où l'anatomie féminine est "trop cachée". C'est ce que Megumi Igarashi, une artiste japonaise de 42 ans, avait expliqué à la presse en 2013 à propos de son projet global "Le vagin décoré".

Dans ce cadre, elle a scanné son vagin avec une caméra 3D. Elle s'est ensuite servi de ce modèle numérique pour appliquer cette forme à une foule d'objets imprimés en 3D. Elle a ainsi lancé une campagne de récolte de fonds pour financer la fabrication de "Pussy boat", un kayak en forme de vulve.

Parmi les personnes qui ont participé à cette quête, 30 ont reçu en compensation de la part de l'artiste, par mail, les données numériques nécessaires pour qu'eux aussi puissent reproduire son vagin en 3D. Mais cette initiative n'a pas du tout plu aux autorités japonaises.

La loi indique en effet que "toute personne qui distribue, vend ou affiche en public un document, un dessin ou tout autre objet obscène pourra être punie d'une période d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à deux ans". Le 14 juillet, Megumi Igarashi a été arrêtée. Elle a déclaré qu'elle ne reconnaissait pas son travail comme obscène, et qu'elle n'a pas diffusé d'image, seulement des données de modélisation 3D.

La principale accusation porte sur la commercialisation de ces données et leur caractère pornographique. Si elle est reconnue coupable, l'artiste risque soit la prison, soit une amende jusqu'à 2,5 millions de yen, c'est-à-dire 18 200 euros environ.

Une pétition a déjà été lancée sur Change.org, qui demande la libération immédiate de Megumi Igarashi. À ce jour, elle a déjà récolté plus de 19 000 signatures. Vu de l'extérieur, cette arrestation est jugée hypocrite, alors que le Japon autorise toujours les images pornographiques d'enfants dans les mangas et dessins animés.

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