Die andere Heimat

par
Marie
Temps de lecture 1 min.

C'est l'œuvre d'une vie. Depuis plus de 30 ans, le réalisateur Edgar Reitz retrace avec sa saga Heimat, une histoire profonde de l'Allemagne («Heimat» est un mot intraduisible signifiant à la fois «pays natal, patrie, région d'origine, lieu de naissance») . Les trois premiers volets, plus de 50 heures de film, avaient dressé un portrait sensible du 20e siècle, en prenant pied dans un village rural du Hunsruck. Pour ce nouveau diptyque intitulé «Die andere Heimat», le cinéaste plonge encore plus profondément dans les racines d'une jeune nation. Au milieu du 19e siècle, Jakob Simon, jeune fils de fermiers du village de Schabbach, rêve d'une toute autre vie que celle qui lui offre les champs.

Dans les livres, il trouve une émancipation nouvelle, incomprise des siens. Son eldorado, l'Amérique du Sud. Avec sa même méthodologie, où la caméra en dit plus que de longs dialogues, où le noir et blanc souligne davantage les rares éléments en couleurs, Reitz tente de comprendre les conséquences de l'instruction des classes populaires rurales sur les utopies de sa jeunesse. Si Heimat peut sembler âpre quant à son approche cinématographique, ce dernier volet prouve que l'effort du spectateur en vaut la chandelle. Pour poursuivre la réflexion, de longs entretiens et un making-of permettent de comprendre une œuvre magistrale. (nn)

Film : 5/5

Bonus : 3/5

Ph. Studio / Produzent