Interview: Shaka Ponk, de l'énergie à tous les étages

par
Laura
Temps de lecture 4 min.

Shaka Ponk, c'est la déferlante rock qui agite les ados voire même un peu plus. Une musique dans l'air du temps mélangeant tous les styles qui concentrent l'énergie: ska, pop, rock, métal... Et d'ailleurs sans prétention puisque le fun est leur moteur principal. Un moteur turbo à injection directe, car il y a bien peu de temps morts dans ce «White Pixel Ape».

Le titre de l'album «The White Pixel Ape» correspond bien à votre musique, une sorte de cyber-rock un peu sauvage.

Ion (batterie): «Le pixel est vraiment la matière première que l'on travaille tous les jours pour faire toutes ces vidéos et ce petit univers qu'on essaye d'animer. C'est le titre le plus cohérent de tous nos albums.» Samaha Sam (chant): «Ca nous représente bien. C'est rare que l'on soit cohérent, mais on l'a été cette fois-ci. (rires)»

On y trouve également un sous-titre: «Smoking isolate to keep in shape».

Sam: «‘Isolate' fait référence à une boisson énergétique pour sportif. C'est un clin d'oeil à l'accident de Frah (le chanteur blessé à la jambe en janvier 2013, ndlr.). Il a perdu beaucoup de muscles, il s'est fait opérer plusieurs fois, et ça fait un an qu'il fait du vélo tous les jours.»

Ion: «Une blessure aux ligaments croisés, genou et ménisque. Il a fallu six mois pour réparer, et plus encore pour pouvoir recommencer à faire le singe sur scène.»

Cette blessure a été un peu le point de départ de cet album. C'est un peu paradoxal.

Ion: «Complètement. En fait, pour être précis, on parle ici du ‘White Pixel Ape', alors qu'un ‘Black Pixel Ape' va sorti en septembre. Cette dualité entre deux albums correspond à notre état d'esprit. Suite à sa blessure, on s'est senti frustré parce qu'on a été coupé dans notre élan. On se sentait un peu indestructible, et en un instant, plus de genou, plus de groupe, plus de concerts. Et ça nous a un peu déprimés. C'était une phase un peu noire à vivre durant laquelle on s'est remis au boulot pour le ‘black pixel'. On y a mis nos idées plus dark.»

Comment travaille-t-on dans un collectif tel que le vôtre?

Sam: «C'est toujours un peu anarchique. On essaye un peu de le faire à l'inspiration. Ion peut débarquer avec un morceau déjà super-abouti sur lequel on rajoute une basse, une batterie, une image, des paroles... Il n'y a pas d'ordre très précis.»

Ion: «D'ailleurs il n'y a pas vraiment de période consacrée à la composition puis à l'enregistrement puis à la tournée. On fait toujours un peu tout en même temps. Pour composer, on a plusieurs ateliers: l'atelier composition, production de sons, d'images, de clips. Et c'est un peu le jeu des chaises musicales.»

Sam: «Quant aux textes, on se les partageait un peu tous, mais cette année, c'est surtout Frah et moi que l'on retrouve, même si les autres interviennent. On arrive avec une base, une idée. Et ça peut plaire ou pas.»

L'énergie se retrouve dans la musique mais aussi dans les textes.

Ion: «C'est parfois un peu comme de l'espéranto, en tout cas un langage international avec un mélange d'anglais, d'espagnol, de français et d'allemand. On s'était exilé à Berlin à une époque. On y croisait des Allemands, mais aussi des Espagnols, des Asiatiques... Des gens du monde entier.

Et on parlait tous un anglais avec pas mal de défauts.»

Sam: «C'était un peu un langage universel qui allait bien dans la bouche de Goz (le singe mascotte du groupe, ndr). D'ailleurs, notre projet de départ était un personnage qui allait chanter. On ne s'attendait pas à faire un groupe de rock. Mais Shaka Ponk, c'est beaucoup d'imprévus, de maladresse...»

Musicalement c'est aussi très universel: du funk, du pop-rock, du hip-hop et carrément du métal.

Ion: Oui, du métal mais avec des touches d'électronique dans le morceau ‘Black Listed'. »

Sam: «On a tous des influences multiples, même si c'est le rock qui nous unit. Donc, cela donne au final une sorte de bazar. Mais ça nous ressemble bien, on assume ce mélange.»

Ion: «On a tous grandi avec Infectious Grooves, Red Hot Chili Peppers, Urban Dance Squad, Rage Against the Machine, Fishbone, etc. Du rock fusion qui mélangeait du métal avec du funk et du rap. Ca nous parle. D'ailleurs pourquoi pas mélanger de l'accordéon ou du banjo avec un gros riff métal? Si le résultat nous plaît, c'est bon. On ne se pose vraiment pas de questions.»