Etats-Unis: Bientôt un embryon digital sur mesure ?

par
Laura
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Estimer le risque de maladies génétiques rares chez un embryon pas encore conçu grâce à un foetus digital ? C'est ce que propose ce nouveau service sous l'égide du laboratoire GenePeeks, créé par des universitaires de Princeton.

Savoir si son bébé sera en bonne santé avant même qu'il soit conçu ? Un pari fou devenu réalité. Avant, il y avait amniocentèse, désormais, il faudra peut-être compter avec GenePeeks. Grâce aux techniques de séquençage de génome humain, ce laboratoire, dont le procédé a été breveté en janvier dernier, est capable de mettre au point un foetus digital en combinant virtuellement l'ADN de la mère avec celui du père ou donneur de sperme pour dépister d'éventuelles maladies génétiques.

Grâce à un programme d'algorithmes, Lee Silver, professeur spécialisée en biologie moléculaire à l'Université de Princeton et co-fondatrice de GenePeeks, a conçu un système capable de reproduire informatiquement la combinaison génétique qui s'opère au moment de la fécondation de l'ovule de la mère et des spermatozoïdes de plusieurs donneurs.

Ce service de simulation de fécondation appelé aussi "The matchright technlogy" serait, selon la scientifique, particulièrement utile à la future mère qui est à la recherche d'un donneur de spermes. Il établirait une liste de donneurs potentiels avec qui la mère serait certaine de ne pas avoir d'enfant atteint de maladies génétiques rares. Près de 100.000 variants génomiques individuels pourraient être prochainement explorés par génome avec options de choix des meilleurs donneurs potentiels selon la firme.

Les banques de sperme et les cliniques de fertilité sont actuellement les seules à avoir recours à ce procédé. GenePeeks espère ensuite développer son concept dans le monde entier. Visualiser le bébé avant qu'il soit né, un scénario digne du roman 1984 d'Orwell qui pose d'indéniables questions d'éthiques : comment être sûr que le choix ne s'effectuera pas sur d'autres critères physiques ou signes distinctifs tels la couleur des yeux ou des cheveux ? La frontière avec l'eugénisme semble mince...