Implantation réussie de vagin artificiel

par
Laura
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Il s'agit bien là d'une grande première dévoilée vendredi 11 avril par la revue médicale The Lancet. Entre 2005 et 2008 des vagins artificiels, c'est-à-dire aux cellules cultivées en laboratoire, ont été implantés avec succès sur quatre femmes. Les cellules prélevées directement chez les patientes, ont ainsi été mises en culture avant d'être attachées à un support biodégradable puis suturées aux «structures reproductives préexistantes».

Selon l'étude publiée sur le site The Lancet et reprise par Slate, "Ces femmes, âgées de 13 à 18 ans lorsqu'elles ont subi cette opération, souffraient toutes depuis la naissance d'une maladie génétique rare appelée syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser (MRKH)—anomalie touchant environ une femme sur 4 500, née avec une absence totale ou partielle de vagin et d'utérus. Le traitement traditionnel du MRKH passe par la chirurgie reconstructive ou l'utilisation de douloureuses techniques de dilatation. Ces interventions s'avérant souvent très traumatisantes—le taux de complications se monte à 75% chez les patientes pédiatriques—les scientifiques ont cherché le moyen de les éviter."

"C'est la première fois que nous créons un organe complet qui n'était pas déjà là [sur le patient]. C'était un défi", confirme à la BBC le docteur Anthony Atala, qui a procédé à l'implantation de ces organes dans un hôpital de Winston-Salem (Caroline du Nord, est des Etats-Unis). Alors que la première implantation a été réalisée il y a plus de huit ans, les femmes qui ont pu bénéficier de cette technique affirment, après des tests, que tout fonctionne correctement. "[Cette réussite] est un exemple supplémentaire de l'application de la médecine régénérative à une diversité de tissus et d'organes", réaffirme le docteur Atala. Deux des quatre patientes auraient ainsi un utérus qui fonctionne et il n'y a aucune raison pour qu'elles ne puissent pas tomber enceinte comme le confirme la BBC.