Beyoncé, Victoria Beckham ou Jennifer Garner veulent bannir le mot "bossy"

par
Laura
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"Ban Bossy, I'm not bossy, I'm the boss" voilà le message diffusé dans une vidéo où apparaît Beyoncé, Jennifer Garner, Victoria Beckham ou encore Condoleezza Rice. Qu'ont-elles en commun ? La volonté de faire disparaître du vocabulaire anglophone le mot "Bossy".  Avec une connotation négative, ce mot qui signifie autoritaire ou dirigiste, est généralement utilisé pour décrire une femme qui brille par sa réussite professionnelle. C'est pourquoi le projet "Ban Bossy" a été mis en place par la directrice des opérations de Facebook, Sheryl Sandberg, et Anna Maria Chávez, la PDG des Girl Scout of the USA, pour stopper l'utilisation de ce mot à connotation sexiste.

Soutenue par des célébrités politiques, de la chanson, du cinéma ou encore la présentatrice au célèbre selfie Helen DeGeneres, Anna Maria Chávez s'explique dans le Wall Street Journal: «Depuis plus d'un siècle, le mot “bossy” a pris une connotation à la fois négative et féminine». Un usage linguistique que la campagne essaie d'éradiquer grâce à des images comme celle d'un petit garçon accompagné du texte "Je ne connais aucun garçon appelé bossy" ou bien la page d'accueil du site Ban Bossy qui propose le texte suivant: «Quand un petit garçon s'affirme, on dit que c'est un “leader”. Mais quand une petite fille fait la même chose, on risque de lui reprocher d'être autoritaire [“bossy”]».

Un mot qui traîne sa mauvaise réputation depuis plus de cent ans puisque la première apparition s'est faite en 1882, toujours selon Le Wall Street Journal. Mais le problème est surtout dû au fait qu'il ne fait qu'appuyer des stéréotypes déjà présents concernant les femmes au pouvoir. Le journal rappelle d'ailleurs qu'il n'est qu'un parmi d'autres adjectifs qui servent à décrire les femmes qui dirigent, comme "agressives" ou "colériques". Pour Shirley Sandberg, dans Slate, l'utilisation du mot expliquerait que  «seulement 5% des dirigeants des 500 premières entreprises américaines sont des femmes». Elle rajoute par ailleurs que «Dire à une fille qu'elle est “autoritaire” [“bossy”] non seulement élimine sa capacité à se voir comme une leader, mais cela influence également la manière dont les autres la traitent.»