Un virus préhistorique géant découvert en Sibérie

par
marie-gaelle
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Lundi soir le CNRS a annoncé avoir fait la découverte d'un virus géant dans le Nord-Est de la Sibérie, datant d'il y a 30 000 ans. Cette période correspond à l'extinction de l'homme de Néandertal. Ce virus préhistorique, nommé pithovirus a été mis à jour par des chercheurs français et russes. Si la trouvaille est majeure sur le plan scientifique, pas de panique, elle est inoffensive pour l'homme. Le pithovirus présente les caractéristiques du virus de la variole. Pour rappel, celle-ci a été officiellement éradiquée en 1977. C'est donc pour cela que le pithovirus ne présente pas de dangers directs pour les hommes.

Sur le plan scientifique c'est pourtant bien une avancée. Le pithovirus est le troisième virus géant mis à jour aujourd'hui. Le premier à avoir été découvert est le mimivirus en 2003 et, le second, est le pandoravirus en 2013. Ils sont qualifiés de virus géants car leur diamètre est supérieur à 0,5 microns. Ils sont donc visibles au microscope optique. Mais le pithovirus se distingue des deux autres car sa taille est bien plus grande. Mais celui-ci contient moins de gènes que le mimivirus ou le pandoravirus (500 gènes au lieu de 1000 gènes).

Chantal Abergel, chercheuse au CNRS explique que "cette découverte confirme que nous sommes encore au stade des balbutiement en virologie". Ce qui inquiète la communauté scientifique c'est la vraisemblable découverte d'autres virus préhistoriques qui seraient potentiellement dangereux pour les hommes. "Un virus peut rester en repos des milliers d'années jusqu'à ce qu'un hôte rentre en contact et s'infecte. Le virus est comme "ramené à la vie" (...) On a déjà retrouvé des traces génétiques de variole vielles de 400 ans sur des momies, toujours en Sibérie. Ce n'est pas exclu qu'on en trouve d'autres" précise Chantal Abergel.

La Nord-Est de la Sibérie est prisée pour l'exploitation minière et énergétique. Il se pourrait très bien qu'un ouvrier entre en contact avec un des ces virus méconnus. Bien évidemment, ce risque est augmenté avec la fonte des glaces, conséquence direct du réchauffement climatique. Comme le souligne enfin le CNRS, le scénario d'une contamination par un virus géant préhistorique ne relève "désormais plus du domaine de la science-fiction".