Le Parlement européen adopte une résolution contre la criminalité liée aux espèces sauvages

par
Laura
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Le Parlement européen vient d'adopter une résolution appelant l'Union européenne à agir contre la criminalité liée aux espèces sauvages. Une mesure qui survient alors que la situation actuelle reste dramatique et que la première zone de transit et de destination de ce trafic est le territoire européen.

 

Interview de Gwendoline Viatour de WWF

 

Vous défendez la résolution des eurodéputés appelant à mieux lutter contre le braconnage. Pourquoi est-ce important?

«La situation sur le terrain est dramatique. En 2012, 22.000 éléphants et 668 rhinocéros ont été abattus. Pour 2013, on dénombre déjà 946 rhinocéros rien qu'en Afrique du Sud. À ce rythme, les rhinocéros auront disparu d'ici cinq à dix ans, et les éléphants dans 20 ou 25 ans.»

Comment expliquer la recrudescence du braconnage du rhinocéros, qui avait pourtant diminué (en 2007, seuls 13 spécimens avaient été braconnés)?

«Il y a une demande croissante pour la corne de cet animal, notamment au Vietnam. C'est un produit qui est un symbole de richesse. L'émergence d'une classe moyenne, et la facilité à se procurer ce produit anonymement en ligne, ont poussé la demande à la hausse.»

Les animaux sont braconnés en Afrique et consommés en Asie. Que peut faire l'Union européenne?

«Une partie de la production transite via l'UE. Il est donc nécessaire de renforcer les contrôles pour mettre un coup d'arrêt à ce trafic, qui est illégal. L'Union et ses États membres peuvent également agir via l'aide au développement. À 28 ou seuls, ils pourraient consacrer une partie de l'argent à la lutte contre le braconnage ou au renforcement des capacités. L'essentiel du braconnage se fait dans des pays qui ont peu de moyens, et qui les consacrent à autre chose que la protection des espèces menacées.» (cg)