Théophile remporte "The Voice Belgique" : « J'ai beaucoup travaillé pour arriver à cette victoire »

Théophile Renier a remporté mardi soir la grande finale de la 6e saison de « The Voice Belgique ». Surpris par sa victoire, le Chastrois a conquis le public par son anticonformisme, son côté à la fois animal et sensible. L'artiste au look et à l'univers particuliers revient pour Metro sur son beau parcours.
par
Marie
Temps de lecture 5 min.

 Qu'est-ce que ça te fait d'avoir remporté « The Voice » ?

« C'est comme une bénédiction. Quand le public est derrière toi, tu as envie de foncer, de te donner les moyens d'y arriver. J'ai beaucoup travaillé pour arriver à cette victoire. Je ne la prévoyais pas du tout, elle est arrivée comme un bébé apporté par une cigogne »

A l'annonce de la victoire, tu avais l'air vraiment surpris

« Tout à fait. Au départ, j'ai posté une vidéo sans prétention. Ça faisait trois ans que je réfléchissais à m'inscrire. Je ne savais pas si j'avais les épaules pour assumer tout ce que ça pouvait engendrer. Mais après beaucoup de réflexion et beaucoup de travail, on en arrive finalement à une belle victoire au terme d'une très belle finale. Je suis on ne peut plus heureux. »

Comment as-tu vécu cette finale ?

« Elle était très intense, très rapide, très courte. On s'est donné à fond. Les lives, ce sont six semaines très intenses. On est sollicité de toutes parts. Et le plus gros travail, c'est de rester concentré, de penser à son interprétation, à son texte. J'ai tout donné et je pense que le public l'a ressenti et que c'est pour ça qu'il a voulu croire en moi. »

On t'a vu très habité quand tu as interprété « Quand on a que l'amour » de Jacques Brel. C'est une chanson qui te touche particulièrement ?

« C'est une très belle chanson. Je me sentais très chanceux de pouvoir l'interpréter parce qu'elle parle d'amour, de la simplicité de la vie. Elle nous rappelle que ce qui est important dans la vie, c'est d'aimer. Et dans un monde qui est pollué par le terrorisme et la guerre, me faire le porte-parole de l'amour, c'est une chance. »

Ph. Stéphane Laruelle

Dans un style complètement différent, tu reprends « Tu m'oublieras »  de Larusso….

« C'est une idée génie de mon coach (Quentin Mosimann, NDLR). C'est une chanson qui a eu un succès énorme en son temps mais qui est maintenant complètement has been. En faire un cocktail délirant, c'était un beau challenge. Je suis heureux de tous les échos positifs que j'ai reçus pour cette reprise. »

Qu'est-ce l'émission t'a apporté ?

« Visibilité et professionnalisme. C'est aussi une expérience humaine incroyable. On rencontre des personnes surmotivées, on est entouré de professionnels et de talents qui ont tous un univers particulier. »

Que penses-tu de ton parcours ? Est-ce qu'avec le recul, il y a des choses que tu aurais faites autrement ?

« Je n'ai aucun regret. J'ai présenté une palette de couleurs assez variées. A chaque prestation, j'ai montré une facette différente de mon univers artistique. J'ai d'abord reçu des échos un peu dubitatifs qui disaient ‘c'est quoi ce type ?'. Et au fur et à mesure des prestations, on a réussi, avec mon coach et l'équipe artistique, de présenter quelque chose de cohérent et d'original."

Pourquoi t'étais-tu inscrit à « The Voice » à l'origine ?

« Je fais de la musique depuis que j'ai trois ans. J'étais un peu sceptique au départ de faire ‘The Voice' parce que je me disais que c'était une grosse production, une grosse machine. Je me demandais si c'était vraiment ça que je recherchais. Mais ensuite, je me suis dit : ‘The Voice, c'est une scène, une belle audience, j'ai des messages à transmettre, j'ai des choses à exprimer, vas-y !' »

Qu'est-ce que ça t'a fait de te voir à la télé ?

« Ça m'a permis de prendre un peu de hauteur par rapport à mon projet. De regarder mes prestations a posteriori, d'avoir un regard plus pro. »

Quel est ton plus beau souvenir de l'émission ?

« C'est vraiment très difficile à dire. Tous les souvenirs que j'ai sont vraiment beaux mais différents. Je dirai que c'est quand je sentais à chaque fois que le public était derrière moi, qu'il était touché par ce que je racontais. »

Quel a été l'aspect le plus difficile à gérer pour toi ?

« Le plus difficile, ce sont toutes les pressions. Il fallait pouvoir rester soi-même dans un univers très dynamique. L'entourage proche s'inquiète, nous stresse un peu. Et puis, on est propulsé tout d'un coup devant toute la Wallonie, il ne faut pas se laisser dépasser par ça. Il faut savoir rester les pieds sur Terre, se dire que c'est un métier comme un autre et se remettre toujours en question. »

Comment vois-tu ton avenir ? Quel genre d'album as-tu envie d'enregistrer ?

« J'ai envie de faire de la chanson française. De rallier la belle chanson française et les courants actuels, comme l'électronique. D'inclure des éléments du passé dans le monde d'aujourd'hui. J'ai beaucoup d'idées. »

Certains disent que ce n'est pas forcément une bonne chose de gagner « The Voice » car on ne fait pas réellement ce que l'on veut par la suite. Qu'en penses-tu ?

« J'adore les défis, j'adore surprendre. Maintenant que j'ai gagné, je pense déjà à la suite. Et mon objectif, ce n'est pas d'interpréter du Larusso, c'est d'interpréter mes chansons, et de faire quelque chose qui plaise au public. J'espère changer la donne et qu'on se dise ‘gagner « The Voice », ça peut être important' »

Que vas-tu faire dans les prochaines semaines ?

« J'ai besoin de digérer, de prendre un peu de recul par rapport à tout ce qui s'est passé. Je crois que le temps ne respecte que tout ce qui se fait avec lui. Par respect pour le public, je vais me retirer un peu pour créer quelque chose d'audible (rires). On va foncer mais pour aller dans la bonne direction, il faut prendre un peu de hauteur. »