La Ligue des familles favorable à l'individualisation du congé parental

La Commission européenne veut revoir les règles européennes en matière de congés parentaux. L'objectif: assurer à tous les pères européens dix jours de congé de paternité et éviter que les congés parentaux soient principalement pris par les mères. Ces propositions vont dans le bon sens, estime Delphine Chabbert, secrétaire politique de la Ligue des familles. Elle juge toutefois qu'il faut «aller plus loin».
par
Camille
Temps de lecture 2 min.

En quoi les propositions de la Commission européenne vont-elles dans le bon sens?

«Au niveau du congé parental (qui est de quatre mois pour chacun des parents), la Commission propose de rendre impossible de transférer une partie du congé à l'autre parent. C'est déjà le cas en Belgique, est c'est une bonne chose. Car quand le droit au congé parental n'est pas individualisé, c'est bien souvent la mère qui hérite de l'essentiel de l'ensemble des congés. Cela l'éloigne de l'emploi pendant une longue période, ce qui a des conséquences sur sa carrières et sur ses droits sociaux, notamment en matière de pension.»

 

Le congé paternité va également être étendu à tous les pays de l'UE.

«C'est une bonne chose. Néanmoins, il faut aller plus loin, en le rendant obligatoire. Notre baromètre 2016 montrait que 15% des hommes pouvant prétendre à ces dix jours de congé avaient dû y renoncer. En théorie, un employeur ne peut refuser. Mais dans la pratique, c'est différent. Des travailleurs ont été menacés d'être ‘mis au placard' s'ils exerçaient ce droit.»

En quoi agir sur ces congés peut-il contribuer à l'égalité entre hommes et femmes?

«Rendre le congé paternité obligatoire, c'est reconnaître collectivement que la place d'un jeune papa, c'est aussi à la maison. Il s'agit de donner des bonnes habitudes en matière de répartition des tâches. Ces propositions vont donc dans le bon sens. Mais elles sont encore trop timides, et il faudra aller plus loin.»