L'Energy Observer, le bateau du futur en route pour le tour du monde

L'Energy Observer sera mis à l'eau vendredi dans le port de Saint-Malo. Equipé de panneaux solaires, d'éoliennes, et capable d'alimenter une pile à hydrogène, il préfigure les bateaux zéro émission de demain.
par
Camille
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Il est un peu l'équivalent sur mer de l'avion Solar Impulse. Energy Observer est un concentré de technologies, qui en fait un bateau électrique autonome en énergie. Ce catamaran de 30,5 m de long sera propulsé par des énergies renouvelables ainsi que de l'hydrogène qu'il produira à partir de l'eau de mer. Avec ces équipements, le navire devrait avancer à une vitesse moyenne de 8 à 10 nœuds.

«Ce bateau est un smart-grid (réseau intelligent) flottant», résume le capitaine Victorien Erussard. Ce navigateur expérimenté va mener le navire pour une série d'étape sur la cote française jusqu'à la fin de l'année. Ensuite, Energy Observer partira pour une odyssée du futur : un voyage de six ans autour du monde, avec 101 étapes au programme. «L'objectif est de partir à la recherche de solutions pour un futur plus propre», explique Jérôme Delafosse, le chef d'expédition.

Un mix énegétique pour moteur de Energy Observer

Tout le défi sera de combiner habilement les différentes sources d'énergie. 130 m² de panneaux solaires et deux éoliennes alimenteront les moteurs, et les surplus seront stockés dans des batteries, pour la nuit. Le bateau pourra également compter sur une aile de traction, sorte de cerf-volant géant. Lorsque celui-ci fera avancer le bateau, les moteurs seront convertis en hydrogénérateur. Ils pourront alors alimenter une pile à hydrogène, qui propulsera le bateau lorsque les autres sources d'énergie ne seront pas disponibles. «Puiser son énergie dans la nature, sans l'abîmer et sans la gaspiller : telle est la vision du futur d'Energy Observer», expliquent les concepteurs du projet.

Objectif visibilité

Naviguer sans émettre de CO2 n'est pas une nouveauté : les navires à voile le font depuis des siècles. Toute l'innovation de l'Energy Observer tient dans sa motorisation électrique propre. Surtout, elle doit permettre de faire de ces technologies de pointe une réalité sur le terrain. « Les technologies pour un transport propre existent, il faut les sortir des laboratoires, les mettre en pratique », expliquent les concepteurs du projet. L'équipage rencontrera tout au long de son périple les acteurs du développement durable. «A New-York, nous accosteront devant les Nations unies, ce qui devrait nous donner une belle visibilité», souligne Jérôme Delafosse, le chef d'expédition.