Attaque de Dortmund: deux revendications

Le quart de finale aller de Ligue des champions de football entre le Borussia Dortmund et l'AS Monaco, prévu mardi soir (20h45) à Dortmund, a été reporté mercredi à 18h45, après que le bus du club allemand a été endommagé par l'explosion de trois charges d'explosifs faisant des blessés. Les pistes islamistes et d'extrême-gauche sont examinées.
par
Laura
Temps de lecture 2 min.

"Le bus s'est mis en route" depuis l'hôtel de l'équipe dans cette ville de l'ouest de l'Allemagne pour gagner le stade à une dizaine de kilomètres de distance lorsque "trois charges explosives ont détoné", a expliqué un porte-parole, Gunnar Wortmann. Il a précisé que des vitres du bus avaient volé en éclat et qu'une personne à l'intérieur du véhicule avait été blessée, sans donner d'autres détails.

Les explosions se sont produites vers 19h15 heure locale à proximité de l'hôtel de l'équipe, que le bus venait de quitter, et visaient directement le véhicule, a indiqué le chef de la police locale.

Des blessés

Le blessé est le défenseur international espagnol de Dortmund Marc Barta, âgé de 26 ans, qui, selon des médias, a été transporté à l'hôpital avec notamment une blessure au bras. Les faits se sont produits peu avant la rencontre entre le club allemand et l'équipe française de Monaco, pour le compte des quarts de finale de la Ligue des champions.

Un agent de police à moto a aussi été blessé ont confirmé les autorités allemandes à l'aube mercredi. Le policier roulait à l'avant du bus pris pour cible, escortant l'équipe vers le stade, explique un communiqué de la police de Dortmund. L'homme a été touché par l'explosion et est sous le choc. Il n'est pas apte à travailler pour le moment, poursuit le communiqué.

AFP

Piste islamiste

La police allemande  examine la piste islamiste, indiquent les médias allemands Süddeutsche Zeitung, NDR, WDR et l'agence de presse DPA. Selon ces derniers, une note trouvée sur le site clamant la responsabilité pour les explosions fait également référence à l'attaque terroriste sur un marché de Noël à Berlin en décembre et à l'implication d'avions de combats allemands en Syrie.

L'enquête sur l'attaque de mardi a par ailleurs été confiée au niveau fédéral qui reste prudent. «Il est possible que ceux qui ont commis l'acte ont voulu créer une fausse piste», le Süddeutsche Zeitungécrit

L'extrême gauche revendique

La police avait indiqué qu'elle n'excluait aucune hypothèse. Outre celle de supporters violents, les enquêteurs examinent l'authenticité d'une deuxième revendication provenant de l'extrême gauche anti-fasciste.

Selon les informations de l'agence de presse DPA, un texte diffusé sur internet tard mardi affirme que l'attaque a été menée contre le bus en tant que «symbole de la politique de BVB» (acronyme du club), ne luttant pas assez contre les racistes, nazis et populistes de droite.

Le style du texte diffusé sur le net est apparemment commun à la scène d'extrême-gauche allemande.

Plusieurs incidents précédents

Dortmund a déjà eu des problèmes avec certains groupes au sein de sa large communauté de supporters, notamment lors d'un match de la Bundesliga en février contre RB Leipzig. Des supporters de Dortmund avaient alors attaqué des fans de Leipzig et des banderoles contenant des insultes avaient été affichées. Des sanctions de l'union allemande de football (DFB) avaient suivi.

Une conférence de presse est prévue vers 14h (12H GMT) au siège du parquet fédéral à Karlsruhe (ouest).