Crise politique en RDC - Le camp présidentiel dénonce la déclaration de l'ambassadeur de l'UE à Kinshasa

par
Belga
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Le ministre congolais des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, et la Majorité présidentielle (MP, qui soutient l'action du président Joseph Kabila) ont dénoncé la déclaration faite par la délégation de l'Union européenne en République démocratique du Congo (RDC) à la suite de la nomination d'un nouveau Premier ministre, Bruno Tshibala, un transfuge du principal parti d'opposition, rapportent les médias locaux. "Le chef de la délégation de l'Union européenne à Kinshasa (l'ambassadeur belge Bart Ouvry, ndlr) a publié une déclaration locale non conforme à l'Accord politique du 31 décembre 2016 (sur le partage du pouvoir jusqu'aux prochaines élections) et désobligeante à l'endroit des autorités congolaises relativement à la récente nomination du Premier ministre congolais", a affirmé M. She Okitundu, dans un communiqué publié lundi.

La délégation de l'UE à Kinshasa n'avait pas mâché ses mots après l'annonce de la nomination de M. Tshibala au poste de Premier ministre. "L'Union européenne (UE) prend note du discours du président Kabila du 5 avril sur l'état de la Nation, suivi par la désignation d'un nouveau Premier ministre, contrairement à la lettre et à l'esprit de l'Accord du 31 décembre 2016. Elle observe le manque de consensus sur cette nomination et marque sa grande inquiétude à ce sujet", soulignait samedi sa déclaration.

M. Tshibala, désigné vendredi Premier ministre par le président Kabila, est un dissident du principal parti d'opposition, l'Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS), le parti fondé par l'opposant historique Etienne Tshisekedi,

Pour M. She Okitundu, cette nomination est conforme à l'accord du 31 décembre. Mais le chef de la diplomatie congolaise a mis en garde les membres de la communauté diplomatique qui emprunteraient la même voie que la délégation de l'Union européenne. "Le ministère des Affaires étrangères note que la non-observance par ses partenaires des obligations de ladite convention (de Vienne, ndlr), peut amener, à tout moment, aux termes de son article 9, l'Etat accréditaire sans avoir à motiver sa décision, à informer l'Etat accréditant que le chef ou tout autre membre de la mission diplomatique est persona non grata", menace-t-il.

Source: Belga