Arménie: le parti au pouvoir donné largement en tête selon de premiers résultats partiels

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Belga
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Le parti au pouvoir en Arménie devrait arriver largement en tête des élections législatives qui se sont tenues dimanche dans cette ex-république soviétique, selon des résultats partiels publiés lundi par la commission électorale centrale. Alors que les bulletins avaient été dépouillés dans 13,8% des bureaux de vote, le Parti républicain du président arménien Serge Sarkissian arrivait en tête avec 55,9% des voix, et la coalition d'opposition menée par l'homme d'affaires Gaguik Tsaroukian obtenait 25,4%. Le parti nationaliste Dachnaktsoutioun obtenait 8,9% des voix selon ces mêmes résultats partiels et entrait lui aussi au Parlement. Ces législatives, dont le taux de participation était de 60,86% selon la commission électorale centrale, sont les premières organisées en Arménie après une réforme constitutionnelle controversée visant à instaurer un régime parlementaire. Au total, cinq partis et quatre coalitions étaient en lice pour 101 sièges du Parlement. Dans ce scrutin proportionnel, un parti doit obtenir 5% pour être représenté au Parlement, tandis qu'une coalition doit obtenir au moins 7%.

"Selon les premiers résultats des élections, le Parti républicain a toutes les chances de former le nouveau gouvernement", a déclaré lors d'une conférence de presse le porte-parole du parti, Edouard Charmazanov.

Le scrutin, surveillé par les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), constitue un test pour la démocratie dans cette ancienne république soviétique de 2,9 millions d'habitants qui n'a jamais connu un transfert de pouvoir à l'opposition via un processus électoral.

L'opposition a déjà fait état de fraudes dimanche, le ministère de l'Intérieur annonçant à la mi-journée avoir reçu 320 plaintes pour violations des procédures du vote. "Nous avons observé de nombreuses irrégularités dans les bureaux, des violations du secret du vote, et des votes multiples", a déclaré à l'AFP Hovsep Khourchoudian, un dirigeant d'une des coalitions d'opposition.

Pendant la campagne électorale, la délégation de l'Union européenne en Arménie et l'ambassade des Etats-Unis ont exprimé dans un communiqué commun leur "inquiétude face aux informations faisant état d'intimidation des électeurs, d'achat de votes et de l'utilisation des ressources de l'administration en faveur de certains partis".

La plupart des partis en lice ont fait campagne sur des thèmes comme les emplois, les salaires, les retraites, dans un pays où près de 30% de la population vit sous le seuil de pauvreté.

La réforme constitutionnelle de 2015, initiée par le président Serge Sarkissian et adoptée à l'issue d'un référendum contesté, prévoit de diminuer les pouvoirs de l'exécutif et d'accroître ceux du Parlement après la fin du second et dernier mandat de Serge Sarkissian, fin 2018. L'opposition y voit surtout une façon de permettre à Serge Sarkissian, 62 ans, de maintenir son emprise sur le pays en changeant de casquette l'année prochaine, prenant la direction effective de son parti politique.

source: Belga