Surfing - The Cult of Cool : une expo gratuite sur la surf culture à Knokke-Heist

Leur quête de la meilleure vague amène souvent les surfeurs dans des endroits paradisiaques comme Bali ou Hawaï. Pourtant, il ne faut pas aller aussi loin pour maîtriser ce sport: notre mer du Nord est l'endroit idéal pour apprendre à surfer.
par
Pierre
Temps de lecture 4 min.

Vous le découvrirez –et bien d'autres choses encore– à l'occasion de "Surfing – The Cult of Cool", une expo gratuite sur la surf culture à Knokke-Heist.

Peter van Lier, responsable créatif de l'équipe qui a mis sur pied l'exposition, s'est immergé dans la surf culture afin de préparer "Surfing – The Cult of Cool". Cette vaste histoire met en exergue cinq éléments, qui constituent l'accroche de l'expo.

1. L'esprit Aloha séculaire

L'histoire de la surf culture commence avec l'esprit aloha à Hawaï, où jeunes et moins jeunes surfent depuis des centaines d'années. "Les gens vivaient là-bas en communion avec la nature", explique Peter van Lier. "Leur humilité face à l'eau est due à leur prise de conscience que la puissance de l'eau est infiniment plus grande que celle de l'homme. Ils ont voulu traduire cet esprit dans le mot 'aloha', qui signifie entre autres 'amour', 'compassion', 'paix' et 'merci'."

De nos jours, les surfeurs respectent encore toujours ce principe originel. "Pour pouvoir bien surfer, vous devez utiliser le courant en ayant confiance en la mer et en vous laissant porter par les vagues", précise Peter van Lier. Après la Seconde Guerre mondiale, la surf culture hawaïenne a été récupérée par des touristes américains. Elle s'est ensuite répandue dans la culture populaire occidentale via la musique et le cinéma.

2. La grise mer du Nord

En 1987, les Beach Boys ont donné un concert historique sur la plage de Knokke-Heist devant 15.000 spectateurs. Cet événement a marqué un jalon dans la surf culture en Belgique. On trouve actuellement sur la côte belge une bonne vingtaine de spots où l'on donne des cours de surf.

Surfers Paradise, par exemple, fête ses trente ans d'existence. Ce club nautique situé à Knokke-Heist appartient à Frank Vanleenhove, le héros local qui a aidé à lancer le surf dans nos contrées. "D'après Frank, on peut très bien apprendre en Belgique à tenir sur une planche de surf", poursuit Peter van Lier. "Nous n'avons ni requins ni récifs de corail ni vagues trop hautes et dangereuses."

Et si la météo n'est pas idéale, une combinaison de surf vous tiendra chaud. Quand il y a de bonnes vagues, les surfeurs vont à l'eau même en décembre et en janvier!

3. Une communauté étanche

Les surfeurs du monde entier sont en contact, mais qu'est-ce qui les lie? Quels sont leurs codes? Quelles sont les conventions en vigueur dans l'eau? "Par exemple, quand les surfeurs sont en train d'attendre dans l'eau, c'est celui qui est devant qui peut descendre la vague en premier. Et quand cette personne s'est élancée, vous ne pouvez pas lui couper la route. Celui qui lui vole la préséance viole un code", précise Peter van Lier.

"Toutes ces règles sont expliquées dans l'expo à l'aide du 'dictionnaire des surfeurs' et d'un grand mur affichant des messages Facebook." La surabondance de surfeurs a aussi donné naissance à une sorte de localisme dans les spots de surf les plus populaires dans le monde.

Les autochtones y inscrivent la mention "locals only" (NDLR, "réservé aux résidents") sur les rochers. Néanmoins, la communauté des surfeurs est surtout caractérisée par les liens entre ses membres. Dans le monde entier, les surfeurs gardent un œil sur la météo et, quand le vent souffle dans la bonne direction, ils se préviennent.

4. Sur la vague

Les surfeurs professionnels défient des vagues de parfois près de 20 mètres de haut. "Vous ne pouvez quasi pas vous imaginer ce que représente le surf sur de grosses vagues", explique Peter van Lier. "Dans cette partie de l'expo, nous présentons des films spectaculaires, notamment de pros qui aboutissent dans une sorte de tunnel d'eau où les vagues leur passent sur la tête."

Les professionnels ne sont pas seulement de bons surfeurs, ils sont aussi très bien bâtis. Ceux qui ont aussi une belle gueule sont choisis à un moment donné comme mannequin par une marque de sport, comme Quiksilver ou O'Neill. Ils deviennent alors les porte-drapeaux de cette marque et apparaissent sapés comme des princes sur l'eau dans différentes pubs.

"Kelly Slater, par exemple, est l'une de ces grandes stars du surf", précise Peter van Lier. "Les compétitions auxquelles il participe attirent des dizaines de milliers de visiteurs sur la plage."

5. L'image exotique

Dans la dernière partie de l'exposition, le visiteur se promène sous les tropiques à Bali. Dans la très colorée «surf house», les posters et les photos sur les murs créent une ambiance exotique. "Vous pouvez aussi y découvrir la liste des choses à faire avant de mourir par le surfeur: les petites plages désertes où il aimerait se rendre, les vagues spécifiques qu'il aimerait chevaucher un jour", poursuit Peter van Lier.

"En outre, le surf est aussi populaire chez les hommes que chez les femmes, tant dans les confréries d'étudiants que dans le cadre professionnel. C'est l'attirance pour le lointain qui unit les surfeurs."

«Surfing – The Cult of Cool», c'est quoi?

Du 25 mars au 28 mai 2017 se tient la première grande exposition consacrée au surf en Belgique. Au Cultuurcentrum de Knokke-Heist, «Surfing – The Cult of Cool» plonge le visiteur dans l'histoire culturelle du surf par le biais de photographies, de musiques et de films. Vous y surfez sur l'esprit aloha séculaire et vous laissez emporter par les vagues de l'aventure. L'accès est gratuit.

Charlotte De Cort