«Il faut agir contre le Noma»

Chaque année, 140.000 enfants de pays touchés par la malnutrition sont victimes du Noma. Cette terrible maladie défigure les enfants âgés de 2 à 6 ans. «Il faut mieux informer à ce sujet, car la maladie, quand elle est détectée à temps, se soigne facilement», plaide Jean-Baptiste Dieumo, de la campagne Stop Noma.
par
Camille
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Qu'est ce que le Noma?

«C'est une bactérie. Elle contamine les enfants en bas âge dans les régions confrontées à la malnutrition. Cela commence par une infection dans la bouche. Ensuite, le mal s'étend à la mâchoire, aux joues… Petit à petit, la gangrène dévore le visage. Elle mène souvent à la mort. Les survivants, eux, sont défigurés à vie. Et malheureusement, c'est une maladie oubliée, contre laquelle on fait trop peu.»

Pourquoi la maladie touche-t-elle principalement des régions confrontées à la pauvreté?

«Cette bactérie est très simple à traiter. Quand on détecte sa présence suffisamment tôt, il suffit d'administrer un antibiotique pour s'en débarrasser. Ce médicament coûte moins de 2€… Mais bien souvent, la maladie est détectée trop tard, parce que les malades vivent dans des zones reculées, et ont peu accès à la santé du fait de leur situation financière. Il est donc nécessaire de mieux informer les parents, et de sensibiliser le personnel de santé de première ligne. Ainsi, 80% des cas de Noma sont détectés en Afrique subsaharienne. Les autres le sont en Asie ou en Amérique latine. En Europe, plus aucun cas n'a été détecté depuis 1901.»

 

Quel est le lien entre cette bactérie et la malnutrition?

«La bactérie prolifère plus facilement dans l'organisme d'enfants mal nourris. Leurs organismes sont moins résistants, et ont donc des difficultés à faire face à la maladie. Quand l'enfant passe l'âge de six ans, le corps est devenu suffisamment résistant, et il n'y a plus de risque.»

 

Qu'est-il possible de faire contre cette maladie?

«Nous travaillons à une meilleure information des populations à risque. Nous souhaitons également que cette maladie soit mieux prise en compte par les instances internationales de la santé. C'est un problème grave, mais qui pourrait être réglé relativement facilement. Nous avons lancé une pétition afin de demander aux organismes internationaux de remettre cette question à l'ordre du jour.»