Journée des droits des femmes: deux femmes, deux choix de vie

Trouver l'équilibre vie privée-vie professionnelle est le défi de nombreuses mamans. Certaines, comme Astrid, décident d'abandonner un temps une carrière florissante pour se recentrer sur la famille. D'autres, comme Chloé, assument un job très prenant. Mais rien n'est figé dans le temps. Astrid et Chloé vont, un jour peut-être, avoir des rôles inverses, car les choix s'imposent au fur et à mesure que les besoins changent.
par
Maite
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Ph. D . Plas

«Avoir une carrière est important pour mon équilibre»

Chloé Dungelhoeff a trois jeunes enfants. Elle est chef de la communication du site de l'hôpital Saint-Pierre à Bruxelles. Elle travaille à temps plein et parfois plus, lorsqu'elle est appelée le week-end.

Quel est votre secret pour allier vie de famille et carrière prenante ?

«Avant, je pensais que Superwoman existait. Mais en fait, non. Il faut faire des sacrifices. Tout n'est pas rose quand on travaille beaucoup. Mais pour moi, deux choses sont indispensable pour arriver à concilier les deux : l'équilibre dans le couple et l'organisation. Mon mari me soutient énormément. Il ne faut pas hésiter à se faire aider également. Et on s'organise pour avoir du temps pour nous. On mange tous les soirs tous ensemble et, le week-end, on passe beaucoup de temps en famille. Du vrai ‘quality-time'. »

Comment être certain que les enfants n'en souffrent pas ?

« Est-ce que je suis une bonne mère ? Ai-je fait les bons choix ? Ces doutes sont permanents. Mais il vaut mieux un enfant qui voit sa maman épanouie dans son travail plutôt qu'une maman qui est mère au foyer, qui les voit beaucoup plus, mais qui est déprimée. Ce qui serait mon cas si j'étais mère au foyer en tout cas. Mais ce qui me conforte dans mon choix, c'est quand mon grand me dit que je dois aimer mon travail parce que quand je rentre à la maison je suis, selon lui, ‘en forme et dynamique'. »

Le regard de la société est-il bienveillant concernant vos choix ?

« Franchement, oui ! Je crois aussi que tout le monde commence à comprendre que rien n'est gravé dans le marbre. L'équilibre change constamment quand on a une famille. Il faut donc s'adapter sans cesse et qui sait si dans quelques années, je ne ferai pas un autre choix, totalement différent.»

« J'avais l'impression de tout faire à moitié »

 

Astrid Centner a quitté son job d'experte en tableaux anciens chez Sotheby's pour pouvoir consacrer son temps à ses trois enfants.

Ph. D. R.

À quoi ressemble votre quotidien aujourd'hui?

«Je ne travaille plus et mes journées sont rythmées par l'école et les activités extra-scolaires. Par rapport à mes enfants, c'est un vrai bonheur ! Je passe beaucoup de temps avec eux, je peux faire les devoirs avec ma fille qui est en 1re primaire, et je sens que c'est important que je sois là.»

Qu'est ce qui vous a poussée à faire ce choix ?

«Avec mon ancien job, je me déplaçais beaucoup, partout en Belgique. Je rentrais souvent à 19h ou 20h. Et je partais régulièrement à l'étranger. Avec un enfant, c'était tout à fait jouable. J'étais aidée par une au-pair et mes parents. Puis, avec mon deuxième, l'au-pair assurait presque tout. J'arrivais juste pour mettre les enfants au lit. Je n'étais jamais là pour donner le bain ou jouer avec eux. J'ai commencé à sentir une grosse frustration. J'essayais de rentrer plus tôt, ce qui empiétait sur mon travail et j'avais l'impression de tout faire à moitié. Quand j'ai eu ma troisième, j'ai tout remis en question et j'ai pris une décision radicale.»

Comment vous sentez-vous?

«Je suis heureuse. Je pense avoir fait le bon choix. Mais pour être franche, il y a une partie de moi qui me dit que j'ai fais de belles études et que je travaillais dans une super boîte. Ça me fait quand même mal de mettre ça entre parenthèses. Mais je me dis que dans quelques années je reprendrai un job.»

Comment vivez-vous le regard des gens sur ta façon de vivre actuellement ?

«J'assume mes choix mais j'avoue que parfois j'ai un peu du mal. Parce que j'étais la carriériste passionnée et ambitieuse. Et j'en étais fière. Je ne pense pas que les gens me regardent d'un mauvais œil mais c'est moi qui n'aime pas dire que je suis mère au foyer. Et pourtant, je sais bien que ce n'est pas dégradant d'être mère au foyer ! Et c'est plutôt le regard de la gent masculine qui m'inquiète, pas celui des femmes.»