Des serres toujours plus high-tech se développent à travers le monde

par
Gaelle
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Les fruits et légumes poussent désormais sous pilotage d'ordinateur et sans pesticides. Voici un aperçu de l'agriculture de demain.

Sans énergie fossile, sans insecticides chimiques, sans eau douce, la ferme solaire de Sundrop Farms en Australie, lancée fin 2016, fait sortir des tomates du désert grâce à deux ressources naturelles gratuites, le soleil et l'eau de mer, dans un complexe unique au monde.

Des tomates dans le désert

Son constructeur, la société néerlandaise Van der Hoeven, l'a présenté début février au salon Fruit Logistica de Berlin. Avec le danois Al Borg, ils ont créé une ferme de 200.000 mètres carrés de serres de verre, entourée de 22.000 miroirs. Ils attirent les rayons du soleil en les concentrant au sommet d'une tour, sorte de bouilloire géante.

Son seul bémol, le prix: 100 millions d'euros. Pour garantir ce projet, les investisseurs ont dû obtenir d'un des clients de Sundrop Farms un engagement sur le prix de gros des tomates à trois dollars le kilo sur 10 ans, ce qui est extrêmement élevé sachant qu'en Europe, le prix de base est entre 1 et 1,50 euros.

Ph. Sundrop Farms

Des serres high-tech à travers le monde

D'autres serres, high-tech mais pas solaires sont vendues sous toutes les latitudes: des steppes du Kazhakstan à Hiroshima au Japon, où un projet de 12 hectares doit voir le jour en septembre. "Là-bas, l'enjeu est de déshumidifier » dit M. Spaams.

"Au Mexique, les serres ont fait tomber la fréquence des traitements à un par mois, s'est félicité Antoine Lepilleur auprès de l'AFP président de Richel Equipement, premier constructeur de serres françaises. Selon lui, avec les changements climatiques "Tout un système de production peut s'effondrer d'un coup».

Dans le sud de la France, Vincent Clément, producteur de tomates en agro-écologie, s'est converti au système Van der Hoeven, baptisé "éco-serre" sous le label Rougeline.

Elle évite les traitements insecticides. Quasi-hermétique, l'intérieur est maintenu en surpression, ce qui freine les entrées d'insectes extérieurs, ravageurs des plantes.

Ph. F.TANNEAU / AFP

Un nouvel écosystème

Le climat sous serre est géré au dixième degré par ordinateur, en fonction des données météo. Il n'y a aucun traitement aux racines, car les plans sont obtenus par greffage. Du coup, Rougeline lance, cette année sa première tomate garantit "sans trace de pesticides » tout comme son concurrent Savéol.

Sous les serres grâce à l'introduction d'insectes utiles tout « un ecosystème complexe se crée", selon Bruno Villa, président de Rougeline. Avec un investissement d'un million par hectare, est-ce rentable ?

Le concept est difficilement explicable aux consommateurs, en réalité les productions ont moins de pesticides que les espagnoles et plus de goût que les Hollandaises grâce à une sélection pointue a expliqué Bruno Villa.