Des malades mentaux abandonnés dans les prisons de Grande-Bretagne

En Grande-Bretagne, les malades mentaux sont abandonnés dans le milieu carcéral, condamnés pour leurs démences selon le témoignage d'un ancien détenu.
par
Gaelle
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Condamnés sans aucune aide

Le traitement des malades mentaux pose question en Grande-Bretagne, comme le témoigne Mark Wilding que Steve Kahn de Vice a interviewé. Il a été arrêté, il y a quatre ans, lors d'un épisode psychotique. Ce trouble de la personnalité s'est déclaré chez lui, il y a plus de 10 ans, mais les autorités n'ont pas pris en compte sa maladie et il fut placé en détention.

Celui-ci a déclaré qu'il n'arrivait plus à se contrôler. Les policiers lui ont administré des tranquillisants, qui n'ont eu aucune efficacité, et ont cru à une prise de substance illicite. Ils l'ont déshabillé et fouillé, "ils m'ont simplement laissé en sous-vêtements et se sont servis de mes habits pour éponger la pisse", se souvient Steve Kahn.

Après avoir réalisé une peine de 15 mois, il a vécu dans divers squats. Le problème est qu'après son diagnostic, il a continué à être condamné pour ses actes de démence liés à sa pathologie. Il n'a reçu aucune aide en prison, et n'a pas pu rencontrer un psychiatre, il a seulement reçu des médicaments.

90 % des détenus concernés

Ce cas n'est pas anodin, ces dernières années, outre-Manche les subventions de soutien aux malades mentaux ont baissé alors que d'après des estimations 90% des détenus ont au moins un trouble psychiatrique tel que des troubles mentaux, de la personnalité ou des addictions.

L'automutilation est aussi très fréquente chez les personnes incarcérées. Parmi les personnes détenues en garde à vue 10% ont déclaré avoir des pensées suicidaires et 18% déclare avoir fait une tentative de suicide auparavant.

L'utilisation de drogues en milieu carcéral

Une autre polémique a fait surface dans ces mêmes prisons. En 2016, l'idée a été évoquée d'utiliser des drogues comme traitement contre les criminels. La consommation de drogues illicites en milieu carcéral est élevée, environ 12% des adultes incarcérés admettent d'ailleurs une dépendance élevée voire grave.

Seena Fozel, psychiatre à Oxford, a publié une étude sur l'usage des drogues en prison. Selon celle-ci, l'utilisation de psychotiques permettrait de réduire le risque de récidive. Comme l'explique le Daily Mail, l'utilisation de camisoles chimiques aiderait à réduire les crimes.

C'est dans cette logique que les médicaments Degaralix ont été créés. Ceux-ci empêcheraient le cerveau de fabriquer de la testostérone et lutteraient contre l'hypersexualité et l'agressivité en éteignant la nécessité de contact sexuel.