Travail faisable: La FGTB dénonce; la FEB approuve même si "on aurait pu aller plus loin"

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Belga
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"Cette loi, qui devait offrir une meilleure combinaison vie privée - vie professionnelle, garantir le bien-être des travailleurs et répondre aux réalités de l'entreprise, ne sert majoritairement que les intérêts des employeurs", a réagi vendredi la FGTB à la suite de l'adoption par la Chambre jeudi, du projet de loi du ministre Kris Peeters sur le "travail faisable" et le "travail maniable". Du côté des employeurs, on estime au contraire que le projet contient plusieurs éléments positifs mais qu'on aurait pu aller plus loin. "'Le travail maniable' du ministre Peeters facilite la vie des employeurs plutôt que celle des travailleurs : plus de flexibilité, plus d'heures supplémentaires sans récupération possible", estime le syndicat socialiste.

"Contrairement à ce que le ministre prétend, en raison des heures supplémentaires, le temps de travail moyen ne sera pas de 38 heures semaines. Et ce n'est certainement pas le travailleur qui pourra déterminer la période durant laquelle il souhaite travailler plus ou moins. Contrairement à ce que le ministre prétend, ce 'travail maniable' ne facilitera pas l'équilibre vie professionnelle - vie privée. Il constitue même un danger pour la santé physique et mentale des travailleurs. Le stress et le nombre de burn out vont continuer d'augmenter. Il est certain que le budget de l'INAMI s'en ressentira", ajoute la FGTB.

Cette dernière estime encore que cette loi limitera le rôle des interlocuteurs sociaux, le travailleur se retrouvant seul face à son employeur, ce qui sera, sans aucun doute, un désavantage.

Du côté des employeurs, on estime que le projet contient plusieurs éléments positifs mais qu'on aurait pu aller plus loin. "Il ne constitue qu'un petit pas en avant dans la réforme du droit du travail. À moyen terme, il faudra d'autres réformes", souligne Pieter Timmermans, administrateur délégué de la FEB.

"La principale mesure positive est que les travailleurs peuvent désormais prester, en accord avec leur employeur, 100 heures supplémentaires sur base volontaire, y compris en dehors des horaires prévus. Ces mesures sont la preuve que nous ne sommes pas du tout dans l'hyperflexibilité", explique la FEB.

Pieter Timmermans insiste enfin sur la nécessité d'approuver rapidement la loi sur la norme salariale. "Tant que la réforme de la Loi de '96 n'est pas approuvée, la CCT salariale interprofessionnelle exécutant le récent AIP ne peut être signée au Conseil national du travail. La conséquence est que nos secteurs et entreprises ne peuvent entamer les négociations salariales. Il est donc nécessaire que le Parlement puisse l'approuver rapidement, dans l'intérêt de la compétitivité, de la sécurité juridique et du pouvoir d'achat."

Source: Belga