Henri PFR : «Le Belge est devenu très hype à l'étranger»

Le Bruxellois Henri PFR (Peiffer), 21 ans seulement, fait partie de la «nouvelle vague» de producteurs belges de deep house qui s'exportent à l'étranger. Ses morceaux «Home» et «Until The End» cartonnent sur les ondes. Rencontre avec un jeune passionné qui garde les pieds sur terre.
par
Marie
Temps de lecture 3 min.

Quand ta passion pour la musique est-elle née?

«J'ai commencé très jeune. Mes parents sont des grands fans de musique. À 6 ans, j'ai commencé une formation classique au piano et j'en ai fait pendant 9 ans. Vers mes 12 ou 13 ans, je suis passé sur mon ordinateur et je me suis intéressé à la musique électronique.»

Quand t'es-tu fait remarquer?

«Au début, je ne faisais que du DJing. À 15 ans, j'ai commencé à créer mes propres morceaux. Et puis, ça a mis un petit bout de temps avant que ça ne devienne mon métier. Ça fait deux ans maintenant que je vis de la musique. Et cela fait quelques mois que je vois vraiment un gros changement, notamment avec la sortie de mon single ‘Until The End'.»

Comment décrirais-tu ta musique? Un mélange de deep house et de summer house?

«C'est ça. Il y a de l'électro mais aussi une touche plus rock'n'roll ou plus classique, avec des instruments. C'est un peu un mélange des deux. Du coup, je touche un public assez large, avec des morceaux un peu passe-partout qui peuvent plaire aux plus âgés comme aux plus jeunes. On peut les écouter en boîte comme dans son salon. La recette d'un morceau deep house, c'est par exemple prendre la version acoustique de ‘Satisfaction' des Rolling Stones et rajouter de l'électro derrière.»

Quelles sont tes influences?

«Un peu de tout. J'écoute radio Klara pour le classique. Mon père est un grand fan des Rolling Stones, ma sœur aime le jazz, etc. J'écoute vraiment beaucoup de styles différents.»

Tu es très demandé à l'international, comment gères-tu ton emploi du temps?

«C'est vrai que c'est assez chaud. Sur le mois de novembre, je n'étais que trois jours à Bruxelles. Je suis allé en Asie et aux États-Unis. C'est assez exceptionnel de voir comment le morceau que je compose dans ma chambre se retrouve aux quatre coins du monde. Les gens s'imaginent qu'être producteur électronique, c'est voyager, s'éclater et boire de l'alcool mais pas du tout, c'est un métier très difficile.»

Tu parviens à garder les pieds sur terre?

«Mes parents sont là, prêts à me mettre une baffe si je commence à me prendre la tête (rires).»

Un endroit où tu rêverais de faire un set?

«Le festival Coachella, en Californie. C'est le must du must.»

Que penses-tu des DJ belges actuels?

«Dans les années fin 80, on a eu le Sound of Belgium, avec la new beat. Ensuite, il y a eu un creux. Maintenant, je trouve qu'avec la nouvelle génération, comme Lost Frequencies ou Alex Germys, on assiste à une nouvelle vague de sons belges qui s'exportent vraiment à l'international. Depuis peu, le Belge est devenu très hype à l'étranger.»

Tu as déjà fait quelques collaborations, notamment avec Robin Schulz. Avec qui d'autre aimerais-tu travailler?

«Si je devais en citer un, ce serait Kygo. C'est vraiment un DJ qui a réussi à passer le cap pour devenir une pop star.»

Tu seras à l'Ancienne Belgique en mars. Ce sera ton premier véritable concert en solo. Pas trop stressé?

«Si, mais c'est un stress motivant. L'Ancienne Belgique, pour moi, c'est une des salles les plus mythiques de Bruxelles. C'est là où je suis allé voir mes premiers concerts. Avoir une soirée à mon nom, c'est exceptionnel. On voit souvent les DJ en festival ou en club mais pas souvent des DJ qui présentent un vrai show, avec des instruments, dans une salle de concert.»

Comment te vois-tu dans cinq ans?

«J'espère pouvoir continuer à vivre ce que je vis pour l'instant. C'est mon rêve que je réalise, je vis de ma musique, de ma passion. Par contre, dans 20 ans, mon prochain rêve, ce serait de devenir compositeur de musique de film. J'adore la musique épique et mélanger deux arts, tu crées ta musique sur une image et j'adore cette idée.»

Henri PFR sera en concert le 11 mars à l'Ancienne Belgique