Le propriétaire souhaitant que son chat ait une portée devra être agréé
La stérilisation des chats domestiques en Wallonie sera bien obligatoire dès l'entrée en vigueur, au printemps prochain, d'un arrêté du ministre du Bien-être animal Carlo Di Antonio, adopté jeudi au gouvernement wallon. Une exception est toutefois prévue pour ceux qui souhaitent que leur animal ait une portée. Le ministre cdH avait déjà annoncé cette mesure en juillet dernier, à l'occasion d'une campagne de l'organisation de défense des animaux GAIA, qui la réclamait.
Aux termes de l'arrêté, tout propriétaire devra faire stériliser son chat avant l'âge de six mois. Pour les chats nés avant l'entrée en vigueur de l'arrêté, les propriétaires seront tenus de faire stériliser leur animal avant le 1er janvier 2019.
Si le particulier souhaite que son animal ait une portée, il devra solliciter un agrément en tant qu'éleveur occasionnel.
Le contrevenant pourra être sanctionné d'une amende de minimum 50 euros, pour ce qui constituera une infraction environnementale de troisième catégorie.
La réglementation actuelle prévoit la stérilisation obligatoire uniquement lorsque le chat est donné ou vendu. La prochaine s'appliquera à tout chat détenu, peu importe s'il est destiné à la vente ou à être donné. Le coût de la stérilisation repose sur l'acquéreur et non plus sur le cédant.
Le ministre Di Antonio (cdH) vise ainsi à répondre à la problématique de la surpopulation dans les refuges, à l'origine de nombreuses euthanasies. En 2015, près de 26.700 animaux ont été recueillis dans les refuges wallons contre plus de 24.300 en 2014. Les chiens et les chats sont également les animaux les plus souvent abandonnés en Wallonie. Plus d'un tiers de ceux-ci sont euthanasiés faute de place, fait valoir le ministre.
La nécessité de s'orienter vers une stérilisation obligatoire des chats domestiques avait déjà été soulignée en 2009 par le Conseil du Bien-être des animaux, afin de réduire les statistiques d'abandon et de surpopulation des chats errants.
GAIA s'est réjouie de voir la Wallonie prendre le problème de la surpopulation féline "à la racine", via une réglementation "inédite et pratiquement unique au monde". "Du fait de leur surpopulation, les chats sont les premières victimes de la domestication. Les refuges et acteurs de terrain déplorent la situation tragique dans laquelle des milliers de chats (errants) doivent vivre".
Source: Belga