Affaire des visas : les avocats de la famille syrienne refusent l'option libanaise

Les avocats de la famille syrienne qui demandent des visas humanitaires à la Belgique ont refusé la dernière offre gouvernementale. Les avocats enverront un huissier  de justice au cabinet de Theo Francken pour exiger le paiement d'astreintes.
par
Nicolas
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Proposer à la famille syrienne de solliciter des visas humanitaires libanais plutôt que belges, «c'est soit penser que nous sommes les derniers des imbéciles, soit parfaitement cynique», a réagi lundi soir l'un des avocats du ménage qui réside actuellement à Alep, Me Olivier Stein. Les avocats enverront mardi un huissier de justice au cabinet de Theo Francken, le secrétaire d'État à l'Asile et la Migration, pour exiger le paiement d'astreintes.

4.000 € par jour de retard

La semaine dernière, la Cour d'appel de Bruxelles a rendu un arrêt qui oblige l'État belge à exécuter une autre décision de justice, rendue par le Conseil du contentieux des étrangers et qui lui impose de délivrer des visas ou laissez-passer à un couple syrien et leurs deux enfants. Tant que l'État ne s'exécute pas, il est redevable d'une astreinte de 4.000 euros par jour de retard.

Mardi à 15h30, un huissier se présentera au cabinet de Theo Francken pour exiger 20.000 euros d'astreintes. En effet, le gouvernement fédéral refuse d'accorder un permis de séjour à la famille syrienne.

"C'est une farce de communicants"

Lundi soir, l'exécutif Michel a indiqué qu'il avait eu des contacts diplomatiques avec le Liban pour s'assurer que ce pays était prêt à accorder des visas humanitaires, et qu'il allait donc suggérer à la famille de rejoindre le Liban.

«Le Liban accueille déjà des millions de réfugiés. La situation y est atroce; les réfugiés sont victimes de la criminalité de bandes armées et le gouvernement le sait très bien», s'indigne Me Stein.

«C'est une farce de communicants. Cette proposition est inacceptable. Elle ne respecte pas les décisions de justice. Je ne m'attendais pas à ce que le gouvernement ose encore franchir des lignes rouges», a-t-il ajouté.