Afghanistan: Les Nations unies organisent un tournoi de volley 100% féminin pour lutter contre les violences

Un tournoi de volley féminin a été organisé à Kaboul, en Afghanistan, afin de sensibiliser au problème des violences faites aux femmes.
par
Laura
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"Changez de mentalités! Ne méprisez pas les femmes: elles ont autant de capacités qu'un homme!": à 23 ans, Muzghan Sadat a un message à faire passer à la société afghane, et compte sur le volley-ball, son sport adoré, pour y parvenir.

Cette jeune diplômée en gestion des affaires a disputé jeudi à Kaboul la finale du tournoi 100% féminin organisé par les Nations unies cette semaine entre cinq équipes de filles, afin de braver les préjugés et de lutter contre les violences faites aux femmes.

"Au départ mon père était absolument contre le fait que je joue au volley, il a même jeté mes maillots", rapporte Muzghan, qui s'entraîne régulièrement au sein de l'équipe du Croissant rouge afghan. "Mais je l'ai tellement supplié qu'il m'a autorisée et en me regardant jouer, tellement engagée et passionnée, il a été convaincu", ajoute-t-elle.

Changer les mentalités

Spécialiste des questions de genre au Programme de l'ONU pour le développement (PNUD) Shugla Hellali explique à l'AFP que ce tournoi vise à "encourager les filles à faire du sport et contribuer à éliminer la violence par le sport".

"Les équipes de volley veulent contribuer à changer les mentalités", explique la jeune femme qui se dit "optimiste". "Regardez, il y a dix ans nous n'avions aucune équipe de volley féminine dans ce pays, nous avons vraiment parcouru un long chemin, elles sont fortes et très professionnelles", souligne-t-elle.

«L'un des pires endroits sur terre pour naître femme».

Des progrès importants ont été réalisés pour la condition des femmes en Afghanistan depuis la fin du régime taliban en 2001, mais elles restent fortement discriminées et le pays est considéré par des observateurs internationaux comme "l'un des pires endroits sur terre pour naître femme".

Selon le bureau du procureur général, plus de 5.000 femmes ont subi des violences sur les huit premiers mois de 2016, des statistiques certainement sous-estimées car rares sont les femmes à porter plainte dans les provinces. De plus, les mariages précoces restent fréquents, souvent à l'origine d'abus qui vont jusqu'au meurtre.