Dix fausses idées à écraser pour arrêter de fumer

Arrêter de fumer n'est pas une sinécure. Pour amorcer le sevrage des fumeurs, le tabacologue addictologue Bernard Antoine démonte dix fausses croyances persistantes.
par
Gaetan
Temps de lecture 3 min.

  • Pour arrêter de fumer, il faut de la volonté
  • Arrêter de fumer n'est pas une question de volonté ou de bonne volonté, mais une question de motivations réelles. L'objectif n'est pas d'arrêter pour faire plaisir à quelqu'un ou faire des économies, mais pour un réel désir de se libérer de la dépendance.

  • Je vais forcément prendre du poids
  • La prise de poids n'est pas une fatalité. Certaines personnes ne grossissent pas. En moyenne, une femme prend 2,8 kg et un homme 3,2 kg. Les fumeurs ont un bilan lipidique plus faible, car le tabac accélère le métabolisme et brûle les graisses. La nicotine agit comme un coupe-faim.

  • Je vais être insupportable avec mes proches
  • Pendant les trois premières semaines après l'arrêt du tabac, des troubles de l'humeur se manifestent comme l'irritabilité, de la déprime, mais cet état émotionnel ne dure pas.

  • Il doit y avoir "un bon moment" pour arrêter de fumer
  • Il n'y a pas de moment idéal pour arrêter de fumer. C'est celui que vous aurez décidé indépendamment des tracas habituels de la vie. Il faut bien réapprendre à vivre sans tabac dans toutes les situations qui vous obligeaient à fumer.

  • La cigarette électronique peut être un moyen de sevrage progressif
  • Le problème de la cigarette électronique est le fait de maintenir les réflexes conditionnés pavloviens chez le fumeur. Vous devenez un vapoteur en continu, car la cigarette électronique ne s'éteint jamais.

  • La nicotine est responsable de la dépendance
  • La nicotine, seule, ne rend pas dépendant. C'est l'association de la nicotine et de certains produits issus de la combustion qui engendrent des effets de manque. De plus, la chimie n'explique pas non plus à elle seule le phénomène de dépendance. Elle est aussi comportementale et psychologique.

  • Fumer calme le stress
  • Au contraire, le tabac est un psychostimulant. La nicotine est une petite cocaïne sans psychotrope qui maintient éveillé. Elle a un effet vasoconstricteur à la différence de l'alcool.

  • Mieux vaut fumer un joint de temps en temps que de fumer des cigarettes
  • Si vous continuez à fumer un joint de temps en temps, vous vous exposez à conserver l'envie de fumer. C'est donc une très mauvaise idée. Vous ne pourrez pas "décrocher" du tabac tant que vous fumez, quelle que soit la substance.

  • Fumer 20 cigarettes, c'est deux fois plus mauvais que d'en fumer 10
  • Ce n'est pas le nombre de cigarettes que vous fumez par jour qui constitue le facteur primordial du risque, mais la durée d'exposition.

  • Pour arrêter de fumer, j'ai besoin d'aide de substituts
  • Pour arrêter de fumer, il faut surtout être accompagné sur le plan psychologique et comportemental par un spécialiste compétent. L'hypnose et les thérapies comportementales et cognitives (TCC) obtiennent les meilleurs résultats.