Le foie gras belge cherche à se développer

Grands amateurs de foie gras, les Belges se situent à la deuxième place des consommateurs mondiaux avec une moyenne de 90 grammes par personne chaque année. S'ils l'importent majoritairement, dix producteurs sont tout de même actifs sur nos terres, et enrichissent le marché de quelque 25 tonnes annuelles. Souvent montrés du doigt par les associations de défense du bien-être animal, ces artisans veulent aujourd'hui défendre leur profession.
par
Nicolas
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Parmi les cinq pays européens producteurs (France, Hongrie, Bulgarie, Espagne et Belgique), notre pays fait office de petit Poucet avec ses 25 tonnes quand l'Hexagone en produit près de 20.000.

Au niveau de la consommation par habitant, le Plat Pays n'est par contre pas en reste puisqu'il se situe à la deuxième place mondiale. Conclusion, la Belgique a importé 1.156 tonnes de foie gras non-transformé en 2015.

Un produit plus cher

En l'absence d'économies d'échelle, le marché belge ne peut rivaliser avec les prix affichés ailleurs. En 2012, une étude européenne estimait le prix d'un canard belge à 23 euros, pour 15 euros en Europe. Mais les habitudes de consommation changeantes, qui tendent à favoriser de plus en plus les circuits courts, permettent aux dix productions (neuf en Wallonie et une en Flandre) d'être viables. Il y a clairement la place pour «développer les volumes», selon Catherine Colot, du collège des producteurs (Socopro).

Pas de mauvais traitement

Le principal frein à l'entrepreneuriat reste la peur liée à la mauvaise publicité faite, entre autres, par les associations de défense du bien-être animal. Des critiques balayées par Daniel Guénemé, directeur de recherches à l'Institut national français de recherche agronomique. «Il n'y a aucune preuve scientifique que le gavage provoque du stress ou de la douleur», appuie-t-il. «Des tests ont également prouvé que les canards n'avaient pas peur de l'éleveur.» Selon lui, l'absence de glotte cartilagineuse mais aussi de récepteur de douleur au foie chez les canards excluent les risques de baisse de bien-être.

Des contrôles contraignants

Conscients que des abus existent, «les professionnels belges sont pour les contrôles», souligne le collège des producteurs. Ceux-ci sont menés une fois tous les trois ans dans les élevages et une fois par an dans les abattoirs. De plus, se défendent-ils, les règles en la matière sont plus exigeantes en Belgique que dans les autres pays producteurs puisque le règlement européen est assorti d'un arrêté royal plus contraignant. En outre, les aspirants producteurs sont tenus de suivre une formation agréée comprenant 30 heures de théorie et un stage pratique de deux semaines - correspondant à la période de gavage.