Le délégué général aux droits de l'Enfant s'inquiète du démantèlement de la "Jungle"

par
Belga
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Le délégué général aux droits de l'Enfant, Bernard Devos, accompagné de ses homologues néerlandophone, français et britannique, s'est rendu jeudi dans la "Jungle" de Calais promise à un démantèlement prochain. L'objectif de cette visite était d'attirer l'attention sur le sort des 1.300 mineurs étrangers présents sur le site, non-accompagnés ou isolés, et de demander qu'ils soient identifiés, enregistrés et logés avant que le camp ne soit démantelé par les autorités françaises. Afin de prendre la mesure de la situation des mineurs étrangers non-accompagnés (Mena) présents dans le plus vaste bidonville français qui compte entre 7.000 et 10.000 migrants selon les chiffres, les quatre défenseurs des droits de l'Enfant ont rencontré des représentants des associations de terrain et d'organisations non-gouvernementales ainsi que la préfète du Nord-Pas-de-Calais. S'ils n'ont pas remis en cause le principe de démantèlement du camp, compte-tenu des conditions de vie indignes qui y prévalent, ils ont émis le souhait que soient préalablement mis en place des dispositifs de mise à l'abri des mineurs étrangers non-accompagnés. Ils redoutent en effet que ces jeunes déjà vulnérables disparaissent après le démantèlement du camp et fassent ensuite l'objet de violences et d'exploitation diverses.

Le dispositif d'accueil et de mise à l'abri sur place des Mena après le démantèlement du camp n'est toutefois toujours pas opérationnel. L'objectif des quatre défenseurs des droits de l'Enfant est qu'après le démantèlement, les jeunes aient la possibilité d'être accompagnés afin d'être protégés et de faire valoir leurs droits, dont le regroupement familial, au Royaume-Uni notamment et le dépôt de demande d'asile.

"La Belgique n'est pas directement concernée par la problématique de Calais mais l'application concrète de la Convention internationale des droits de l'Enfant doit s'effectuer de manière solidaire entre les pays signataires. Ces derniers ont un devoir de solidarité mutuelle et ne pas la mobiliser ou y répondre est une faute. Nous devons en faire preuve et voir dans quelle mesure nous pouvons contribuer à appuyer l'accompagnement des mineurs étrangers non accompagnés de Calais afin que leurs droits et intérêts soient respectés, et que ne soit pas ajoutée de la violence à une violence préexistante lors du démantèlement du camp et après, a indiqué Bernard Devos.

Source: Belga