Les femmes Saoudiennes réclament l'abolition de la tutelle masculine

Sur Twitter, le hashtag #StopEnslavingSaudiWomen a pris ces derniers mois une grande ampleur. De nombreuses femmes Saoudiennes ne veulent plus dépendre de leurs maris ou de leurs pères pour effectuer des tâches du quotidien ou des choix de vie. C'est pourquoi 14000 d'entre elles ont signé une pétition adressée au roi Salmane.
par
Anna
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"Nous voulons que des femmes majeurs puissent être traitées comme des adultes" confie à CNN Aziza Al-Yousef, une activiste à l'origine de la pétition. Elle a rapporté ce lundi à la Cour Royale la pétition signée par 14000 personnes sur internet.

Une liberté de vivre réprimée

Ce n'est pas la première fois qu'une tentative d'abolir le système patriarcal, qui régit la vie des 10 millions de femmes (soit la moitié de la population du Royaume), voit le jour. D'autres revendications ont été menées dans le passé, avec des résultats très insuffisants à terme. La loi saoudienne actuelle requiert la permission du père, du mari ou du fils si la femme est veuve, pour pouvoir se marier, travailler, voyager, se faire soigner ... Ou encore pour se doter d'une carte d'identité ou d'un passeport.

Une pétition issue d'une révolte

En juillet 2016, un rapport de l'organisation des droits de l'Homme Human Watch publiait un état des lieux des conditions des femmes en Arabie Saoudite. Il stipulait que tant que le système de gardiennage serait maintenu, l'Arabie Saoudite n'atteindrait jamais son objectif "Vision 2030" qui promet d'inclure les femmes comme des acteurs économiques et sociaux dans la société.

Le système politique saoudien est aussi montré comme l'obstacle principal à la progression des droits des femmes. C'est dans ce contexte que des tweets prônant la fin de la domination masculine tels que " Les femmes saoudiennes veulent abolir le système de tutelle" ou "Je suis mon propre tuteur" ont été publiés en arabe. Le phénomène a ensuite trouvé un écho en anglais via le hashtag #StopEnslavingSaudiWomen, qui a ensuite conduit à la création de la pétition d'Aziza Al-Yousef.

Une photo publiée par Tam ????? ?????? (@tamadoralyami) le

Un hashtag qui ne plaît pas à tout le monde

Le prince Alwaleed Bin Talal Bin Abdulaziz Alsaud, membre de la dynastie saoudienne et deuxième plus gros actionnaire de Twitter, est accusé par plusieurs internautes d'avoir supprimé des comptes de citoyennes saoudiennes et féministes. Celles-ci avaient utilisé dans leurs publications le hashtag #StopEnslavingSaudiWomen.

Twitter Suspends Accounts Dedicated To Saudi Women's Rights

— Lalo Dagach (@LaloDagach) 22 septembre 2016

Ph. Belga Image