Un musée allemand expose des objets liés à la crise des réfugiés pour ne pas oublier ce qu'il s'est passé

par
ThomasW
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Un véhicule utilisé par des passeurs, un téléphone portable, un canot pneumatique ou encore un gilet de sauvetage, des objets et effets ayant appartenu à des réfugiés vont faire leur entrée dans un musée d'histoire allemand.

Le musée Haus der Geschichte ("Maison de l'Histoire") de Bonn a notamment acquis une fresque murale peinte par un réfugié syrien dans un centre d'hébergement provisoire de migrants et reproduisant la photo emblématique de la crise des réfugiés qui a secoué l'Europe, a indiqué le directeur des collections de ce prestigieux musée, Dietmar Preissler, cité par l'agence allemande.

La peinture murale réalisée dans cet ancien supermarché de l'ex-RDA (est) reconverti en centre d'acceuil des migrants montre en effet le petit Syrien Aylan, retrouvé noyé sur une plage turque alors qua sa famille avait tenté la périlleuse traversée de la mer Egée vers la Grèce, porte d'entrée dans l'Union européenne. Le musée s'est déjà vu remettre des vêtements par une famille de réfugiés, il a également acquis le véhicule de passeurs et doit prochainement obtenir un canot de sauvetage et un gilet de sauvetage.

On se souviendra ainsi encore de ces gens qui ont fui la guerre et la misère dans 50 ou 100 ans, a commenté M. Preissler, qui veut également acquérir le téléphone portable d'un réfugié. "Le mieux serait un téléphone avec des photos qui témoignent de leur fuite", a-t-il expliqué. Ces objets seront également mis à la disposition des musées du monde entier pour des expositions temporaires. L'institution exposera également des paravents utilisés par la Croix rouge dans un foyer de migrants et endommagés par des inconnus protestant contre l'arrivée de migrants. L'inscription "Réfugiés bienvenus" a par exemple été barrée d'un "No" sur l'un d'eux.

L'Allemagne a ouvert ses portes à un million de réfugiés l'an dernier. En 2015, près de 3.700 migrants, pour la plupart fuyant les conflits en Syrie et ailleurs, sont morts ou portés disparus en mer, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).