Star Trek fête ses cinquante ans

Tout a commencé avec une mission de cinq ans « pour aller là où aucun homme n'est jamais allé ». Un demi-siècle plus tard, « Star Trek » est devenu un véritable phénomène culturel qui compte des fans dans le monde entier.
par
Laura
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C'est le 8 septembre 1966 qu'est apparu sur les écrans de NBC le premier épisode d'une série qui allait marquer son temps. Lorsqu'elle a commencé en 1966, elle ne devait durer que trois saisons, au cours desquelles les téléspectateurs pourraient suivre les aventures de l'« Enterprise », un vaisseau spatial explorant la galaxie à la recherche de nouvelles civilisations.

Au lancement, la NBC ne se doutait pas que la série deviendrait une référence des émissions de divertissement, entraînant la production de pas moins de 725 épisodes et 13 longs métrages.

« Parler du 50e anniversaire est complètement fou. Je suis né la même année que Star Trek », a confié le producteur J.J. Abrams , qui a adapté la dernière trilogie de la série, dont le troisième épisode, « Sans limites », est l'un des cartons de l'été.

Une sensibilité multiculturelle

En 1965, c'est le scénariste Gene Roddenberry qui écrit l'épisode pilote, la même année que la première sortie dans l'espace pour un Américain. Selon les fans, Roddenberry a alors analysé les problématiques sociales « terrestres » avec une sensibilité sans pareille. Star Trek devient ainsi le premier programme télé véritablement multiracial, avec pour la première fois un baiser entre deux acteurs de couleurs différentes. Il intègre également à l'équipage un officier russe, Chekov, tandis que l'on est au plus fort de la Guerre Froide. L'acteur John Cho, qui joue le lieutenant Sulu dans la dernière trilogie, décrit le multiculturalisme comme l'un des traits caractéristiques de la série. « Je voulais participer à ce que je considère comme une contribution culturelle positive et importante. »

Grâce à l'engouement des fans pour la vision de Roddenberry, la série est devenue culte. Aujourd'hui, les ‘Trekkies' sont même le seul groupe de fans dont le nom a été introduit dans l'Oxford English Dictionary, un dictionnaire de référence pour la langue anglaise. L'acteur Karl Urban, qui joue le rôle du docteur Leonard McCoy, fait partie des acteurs de la nouvelle trilogie à être aussi fan des épisodes originaux. « J'adorais ça quand j'étais gosse. Il y avait des jolies filles en minijupes. C'était sexy et drôle. Le capitaine Kirk avait cette façon de se pavaner, il sortait toujours avec des aliens de nombreuses races différentes. » Pour lui, le succès continu de Star Trek est notamment dû au fait que la série dépeint une humanité unie dans le futur malgré les différences de races et de croyances. « Ca, et le fait de sortir avec de jolies filles vertes », ajoute-t-il.

De la SF à la réalité

Le GSM : A quelques mois du lancement de Star Trek, il avait été demande à l'artiste et sculpteur Wah Ming Chang de créer un accessoire avec lequel l'équipe de l'Entreprise pourrait communiquer. Il est aujourd'hui de notoriété publique que cet appareil dépliable était dans les esprits inventeurs du GSM. En 1996, Motorola sortait d'ailleurs son ‘StarTAC'.

Le bluetooth : Comment imaginer Uhura autrement que l'air soucieux, le doigt collé sur son petit transmetteur collé à son oreille ? Un appareil qui ressemble furieusement à nos kits bluetooth.

La tablette : Rick Sternbach, consultant technique pour la série, imagine en 1987 une sorte de tablette tactile qui permet de contrôler diverses fonctions et d'avoir l'accès direct à une foule d'informations. Il l'avait nommée ‘Personal Access Display Device', ou PADD… Cela ne vous dit rien ?

Cartes-mémoire et USB : Alors que l'époque était aux immenses bobines magnétiques, l'équipage de Star Trek avait plutôt l'habitude d'utiliser des microtapes de la taille d'une carte bancaire à insérer dans une fente d'ordinateur. Les générations suivantes utilisaient par la suite des ‘puces' et des ‘bâtonnets isolinéaires' transportant de larges quantités d'informations. Disquettes, puces, USB… tout y est.

Futur antérieur : Imprimante 3D, hologramme, réalité virtuelle, GPS, membre bionique, reconnaissance vocale, visioconférence… Nous baignons aujourd'hui dans un monde que les ‘Trekkies' avaient imaginé bien avant.