Les quatre saisons de G.A.N

par
Gaetan
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Changement de nom, changement de ton. G.A.N (anciennement Gandhi) sort de trois ans de silence avec «texte symbole» (Universal). Véritable ode à l'amour qui fait la nique à son dur passé, cet album change de code mais reste fidèle au talent d'écriture de son auteur qui brille toujours par ses textes soignés et ses mélodies nostalgiques ou ambiancées.

Photos de Romain Garcin

Un vécu dur, des chansons douces. Cette formule résume-t-elle l'album?

«C'est vraiment ça. Avant, j'étais dans une autre démarche. Je faisais déjà des chansons dures à partir de ce vécu que j'estime dur. Donc, ‘ça s'annulait'. Aujourd'hui, la maturité aidant, je relativise énormément. Peut-être encore plus depuis que je suis papa car je suis devenu plus sensible. J'exprime mes sentiments et mes émotions différemment. Ça se voit dans les thèmes, il y a beaucoup d'amour et de famille.»

D'amis aussi, vu les featuring…

«Oui, je me facilite la tâche en collaborant avec des artistes avec lesquels j'ai beaucoup d'affinités. Imani et Pegguy Tabu sont des personnes avec lesquelles j'ai énormément travaillé et avec qui je continuerai. Pour Imani, j'aime le répéter: cet album nous appartient à tous les deux. Pegguy Tabu, lui, a vraiment une identité particulière. Outre Youssoupha, il y a aussi Sunday Rose et Camille Yembe, des artistes prometteuses que j'ai découvert sur internet. La magie a tout de suite pris.»

 

Vu les nombreuses influences, comment définis-tu ton rap sur l'éventail du genre?

«L'élément principal de mon rap, c'est le texte. J'essaie de le mettre en valeur, peu importe la musique. Qu'elle soit entraînante, électro ou classique, la musique ne fait ‘que' sublimer le texte. Donc, dans l'univers du hip-hop, j'aimerais être un ‘texte symbole', un artiste qui brille par la qualité de ses textes, comme le présente le titre de l'album. J'espère en tout cas pouvoir être reconnu un jour comme tel (rires).»

Cet album s'est aussi ouvert à un nouveau public.

«Oui, c'est la première fois que j'ai des titres qui ne sont pas uniquement destinés au public rap. Dans ce monde hip-hop, on se met énormément de barrières pour coller au genre, on craint le regard des autres. Moi, j'aime la musique au sens large. Chez moi, j'écoute de tout, de la variété française, du rap US, de la musique congolaise…»

Tu as signé avec Universal pour deux albums. Quelle direction prendra le prochain?

«Absolument aucune idée (rires)! Là, j'ai l'impression d'avoir la tête vide. Sur l'album, il y a 16 chansons mais j'en ai produit 40. Là, j'ai surtout envie de monter sur scène et d'y vendre le disque. La suite, on verra. Mais je ne réutiliserai pas les chansons déjà faites, je ne recycle pas (rires). Je les jette facilement ou je les mets gratuitement sur le net. Je ne fais pas les fonds de tiroirs pour un nouveau projet qui a une certaine identité»

Quel regard poses-tu sur la relève?

«Je suis super-content car il a quelque chose de spécial qui passe en Belgique! Comme les Français qui ont pris de grosses claques, les Belges ont pris conscience de cette émergence du hip-hop belge. Les salles de concert se remplissent, les cds se vendent. C'est de bon augure. J'aime l'énergie que dégage cette génération avec laquelle j'entretiens beaucoup de contacts comme Caballero que je suis depuis longtemps. J'aime ses textes, ses interprétations, sa direction artistique… Je le trouve doué, qu'il soit seul ou en duo avec JeanJass. Il y a aussi Nixon, De La Fuentes, Damso, La Smala. Ils sont tous très, très forts et méritent d'être connus. Désormais, les jeunes se structurent et ils percent. Je pense notamment à «Back in the Dayz» qui fait énormément pour la nouvelle génération en la mettant en avant. Ils continuent le travail des anciens qui avaient balisé le terrain comme moi (rires).»

G.A.N, «texte symbole» 3/5

G.A.N sera le 1er juillet à Couleur Café

 

 

 

Ph. Romain Garcin