L'Europe veut trouver de la vie sur Mars

par
Camille
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Y a-t-il eu, y a-t-il, de la vie sur Mars ? Une mission de l'Agence spatiale européenne, ExoMars, doit décoller lundi matin pour tenter de répondre à cette question. Une seconde partie de la mission se déroulera en 2018.

Qu'est-ce qu'ExoMars ?

Le programme ExoMars vise à trouver d'éventuelles traces de vie sur la planète Mars, grâce à une analyse de son atmosphère dans un premier temps, et via un forage un peu plus tard. Pour réussir cette seconde étape de la mission, il faudra parvenir, en 2018, à poser un rover sur le sol martien. Une mission particulièrement délicate puisqu'à ce jour, seule la Nasa dispose du savoir-faire nécessaire pour réussir un tel atterrissage.

L'appareil ExoMars 2016, qui comprend les module Trace Gas Orbiter et l'atterrisseur Schiaparelli, peu avant d'être embarqué par la fusée qui doit l'emmener vers l'orbite de Mars.

Qu'attendent les chercheurs ?

La fusée qui doit décoller ce matin à 10h31 de Baïkonour, au Kazakhstan, emporte à son bord un Trace gaz Orbiter (TGO). Ce «nez électronique» aura pour mission d'analyser les gaz de l'atmosphère martienne. Les chercheurs espèrent notamment en savoir plus sur la présence de méthane, dont l'existence a été attestée par la sonde Mars Express en 2004. Ce composé chimique, très présent dans l'atmosphère terrestre, peut être produit par des organismes vivants ou par des mouvements géologiques. «Comprendre l'origine de cette présence est donc essentiel pour comprendre la présence de vie sur Mars», explique Jorge Vago, scientifique à l'Esa.

La fusée russe emporte également un atterrisseur, nommé Schiaparelli. Pour l'Agence spatiale européenne, il ne s'agit rien de moins que de maîtriser la capacité à poser un engin sur la planète rouge. Ce savoir-faire est essentiel en vue de prochaines missions. Schiaparelli, qui n'est pas équipé de panneaux solaires, ne vivra que quelques jours, le temps de mener des analyses du sol martien.

La connaissance humaine de Mars s'est considérablement développée en quelques décennies. On sait désormais que la planète est parcourue par des tempêtes de poussière, que de la glace couvre ses pôles, qu'il y existe un système de quatre saisons, qu'on y trouve de nombreux volcans et canyons…

Comment va se passer le voyage ?

Après avoir quitté la terre ce matin, la fusée qui emporte le TGO et Schiaparelli voyagera pendant sept mois avant d'arriver à proximité de Mars. Alors que le « nez électronique » se mettra en orbite, Schiaparelli sera lâché vers le sol. Il devrait s'y poser le 19 octobre. L'engin, un peu plus petit qu'une voiture, atterrira dans la Meridiani planum, là même où avait atterri le robot de la Nasa, Curiosity.

Quand cherchera-t-on de la vie sur Mars ?

La présence avérée de méthane dans l'atmosphère martienne pourrait être la preuve que la vie a existé, voir qu'elle subsiste, sur Mars. Si la vie existait encore, il pourrait s'agir d'une forme microbienne et souterraine. Réussir à poser Schiaparelli sur Mars dès octobre prochain rassurera quant à la capacité de l'ESA à poser un rover mieux équipé lors d'une prochaine mission, prévue pour 2018. Si tout se passe bien, celui-ci pourra forer le sol martien sur une profondeur de plusieurs mètres. Et donc rechercher des traces de microbes jusqu'ici jamais détectées.

 

Préparer une mission humaine

Quand l'Homme posera-t-il le pied sur Mars ? Depuis la conquête de la Lune en 1969, l'Humanité attend de voir l'un des siens poser le pied sur une nouvelle planète. Aucune mission habitée n'est à ce jour prévu vers la planète rouge. Mais un tel projet occupe déjà les esprits. «Le jour où l'on emmènera des gens sur Mars, on ne pourra pas transporter avec toute l'eau dont ils auront besoin. Il faudra donc la trouver sur place», prévoit Nicholas Thomas, scientifique à l'Agence spatiale européenne. «Il faut donc savoir plus précisément ce qu'il en est de l'eau contenu dans le sous-sol martien.»