Une cuisine propre et ordonnée, première étape pour réduire le grignotage ?

par
Laura
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Une étude menée par le Cornell Food and Brand Lab américain a montré que les cuisines encombrées, et l'esprit désordonné qui va avec, pouvaient encourager à consommer plus de calories qu'un environnement impeccable.

Du désordre à l'assiette

Un groupe de chercheurs voulait explorer les effets de l'environnement sur l'alimentation des femmes. Ils ont recruté 98 participantes et ont demandé à la moitié d'entre elles d'attendre quelqu'un, chacune à leur tour, dans une cuisine en désordre, avec de la vaisselle sale dans l'évier et des magazines éparpillés un peu partout. L'autre moitié du groupe devait aussi attendre dans la même cuisine, mais nettoyée et rangée.

Dans les deux cas de figure, des bols de cookies, de crackers et de carottes étaient à disposition des utilisatrices. Ces dernières devaient les évaluer et pouvaient en manger autant qu'elles voulaient. Avant de pénétrer dans la cuisine, les scientifiques demandaient aux participantes de raconter à l'écrit un épisode de leur vie au cours duquel elles avaient particulièrement perdu pied, ou au contraire elles avaient fait preuve d'une grande maîtrise. Les femmes pouvaient aussi noter une phrase neutre.

Les résultats ont montré que les participantes qui patientaient dans la cuisine encombrée avaient des pensées plus confuses après avoir raconté une anecdote de perte de repères, elles mangeaient un plus grand nombre de cookies et consommaient en moyenne 103 calories. Inversement, les femmes qui attendaient dans la cuisine ordonnée et qui étaient en état de maîtrise ne consommaient en moyenne que 38 calories. "Nous avons trouvé que plus un environnement était confus et encombré, plus les sujets mangeaient", explique le coauteur Brian Wansink, directeur du Food and Brand Lab. "Cela les angoissait c'est pourquoi elles mangeaient plus de cookies." On notera cependant que l'encombrement de la cuisine n'avait pas d'effet sur la consommation de crackers ni de carottes.

Il semblerait que les femmes détendues arrivent à contrecarrer les effets du désordre. En effet, celles qui racontaient une anecdote positive grignotaient deux fois moins que celles qui étaient angoissées et stressées.

Un désordre mauvais pour la santé

L'auteur principal de l'étude, Lenny Vartanian, a aussi commenté que "le fait d'être dans un environnement chaotique et de se sentir dépassé est mauvais pour les personnes au régime. Cela semble encourager les personnes à se dire que, comme tout en incontrôlable, pourquoi être raisonnable?" Le professeur Vartarian précise que même si cette étude s'est concentrée sur des femmes, il pense qu'ils auraient obtenu des résultats similaires avec des hommes.

Dans tous les cas, cette étude permet de donner certaines pistes aux personnes qui cherchent à perdre du poids. Tout commencerait dans l'organisation et le rangement de sa cuisine, qui permet ensuite d'organiser ses pensées et de se rassurer. Ces recherches ont été relayées par la revue Environment and Behavior.