En Arabie Saoudite, Starbucks interdit l'accès aux femmes

par
Laura
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Les femmes n'auront désormais plus le droit de mettre les pieds dans un restaurant de la multinationale américaine située à Riyad, la capitale de l'Arabie Saoudite. «Les femmes sont priées de ne pas entrer, merci d'envoyer votre chauffeur passer votre commande», peut-on lire sur une affiche en arabe et en anglais affichée sur la devanture du Starbucks du quartier de Jarir. Une décision qui aurait été prise par le Comité saoudien pour le commandement de la vertu et de la répression du vice, en l'absence d'un mur de séparation présent dans l'établissement.

C'est une cliente qui a publiée la photo de l'affichette sur Twitter racontant comment elle s'est vu refuser l'entrée. «Un Starbucks à Riyad a refusé de me servir juste parce que je suis une FEMME, et m'a demandé d'envoyer un homme à la place». La mise en place de cette affiche a provoqué de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux dont un tweet allant jusqu'à comparer cette interdiction à celle émise à l'encontre des Mexicains et des "Nègres" en 1940.

#Starbucks store in Riyadh refused 2 serve me just because I'm a WOMAN & asked me 2 send a man instead@Starbucks pic.twitter.com/6Nj6DkOtFJ

— Manar N (@manarn8) 1 Février 2016

— Manar N (@manarn8) 1 Février 2016

— Baudry (@hervebaudry) 6 Février 2016

Le mur séparant les hommes et les femmes, obligatoire dans les cafés, restaurants et les magasins, se serait écroulé au moment d'une bousculade.  Lors d'une "inspection de routine", le Comité pour le commandement de la vertu et la répression du vice aurait constaté l'absence de ce "mur de ségrégation", comme l'explique The Independent d'après Al Weaam. Face à la polémique, la chaîne StarBucks a été obligée d'intervenir justifiant l'interdiction de son établissement aux femmes à cause de travaux de "rénovation" permettant d'accueillir les clients "conformément aux traditions locales".

Starbucks a également confirmé traiter équitablement les hommes et les femmes. « Tous nos cafés fournissent des équipements, des services, des menus et des sièges égalitaires entre hommes, femmes et familles », s'est justifiée la chaîne, dont la décision va pourtant à l'encontre des principes déclarés par les Nations-Unies en 2011 « à considérer le respect des droits des femmes comme une norme de conduite générale que l'on attend de toutes les entreprises où qu'elles soient », comme le rappelle la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme.

Un boycott de l'entreprise Starbucks a également été lancé par Les efFRONTé-e-s, un collectif féministe et LGTB.

NON à l'apartheid ! #NotInMyName On boycotte @Starbucks !!! pic.twitter.com/SB1DeZ9QgL

— Les efFRONTé-e-s (@efFRONTees) 7 Février 2016