Travailler dans l'IT: Les 4 règles d'EASI

L'entreprise IT EASI a été élue l'année passée meilleur lieu de travail de Belgique par Vlerick. Son dirigeant, Salvatore Curaba, nous en explique la raison.

RÈGLE 1: Pas de membres de la direction extérieurs

Les quinze membres de la direction d'EASI sont des collaborateurs qui ont gravi les échelons en interne. «C'est essentiel à mes yeux. Comment pouvez-vous engager un membre de la direction extérieur? C'est quand même la preuve par excellence que vous n'avez pas fait du bon boulot en interne. Cela tient aussi au respect. Comment puis-je attendre d'une personne ici qu'elle se donne entièrement à son travail et qu'elle vienne travailler chaque jour avec plaisir si j'engage une autre personne et que je place cette dernière au-dessus? Non, tout le monde doit savoir qu'il peut gravir les échelons. Cela devrait être la règle dans toutes les entreprises en Belgique. Bien entendu, cela ne s'instaure pas du jour au lendemain. Mais vous pouvez dire que d'ici quatre ou cinq ans vous n'engagerez plus de managers extérieurs, cela donne le temps de former les gens en interne de façon à ce qu'ils puissent gravir les échelons.»

RÈGLE 2: Pas de capital extérieur

«J'ai fondé la société et je possédais toutes les actions mais les collaborateurs ici peuvent souscrire et aussi acquérir des actions. Depuis, vingt collaborateurs détiennent aussi des actions. N'entrent en considération pour ce faire que les personnes qui travaillent chez EASI. Mais cela ne va pas de soi, vous devez bien prester sur l'échelle de valeurs que nous avons établie. Nous y examinons le respect des clients et des collègues, le sens des responsabilités, la loyauté et l'attitude positive. Il y a deux ans, nous avons dû refuser cinq personnes sur la base de cette échelle. À la fin de l'année passée, nous avons reçu 25 nouvelles candidatures de collaborateurs qui veulent devenir actionnaires. Le fait de ne pas vouloir de capital extérieur n'est pas sans conséquence: cela signifie aussi que je devrai céder mes actions quand je prendrai ma pension, c'est la logique même.»

RÈGLE 3: Toujours une reconnaissance

«Vous devez souvent dire "merci", vous devez féliciter vos collaborateurs. Quand une personne fait bien quelque chose, je suis au courant et je vais aussi la féliciter longuement. C'est une culture de la reconnaissance que je trouve très importante. Nous avons tous besoin de ça: la reconnaissance. La première chose que vous devez faire, c'est montrer vous-même de la reconnaissance. C'est comme avec mes enfants, je les félicite, je leur donne beaucoup d'amour et je fais de même avec mes collaborateurs. Les gens ont souvent peur d'avoir de l'amour parce qu'ils considèrent cela comme un signe de faiblesse.» «Le plus important est justement que mes collaborateurs soient super heureux car si c'est le cas, alors mes clients sont heureux et nous faisons des bénéfices. L'objectif n'est jamais de faire des bénéfices, vous devez en tant que chef d'entreprise uniquement créer les bonnes conditions pour vos collaborateurs et alors les bénéfices suivent d'eux-mêmes.»

RÈGLE 4: Pas d'objectifs

«Je ne fixe pas d'objectifs à mes directeurs. C'est quand même beaucoup plus fort s'ils s'imposent eux-mêmes des objectifs. Je ne discute jamais de leur salaire avec les membres de la direction. Ils ont un plan salarial et ils savent parfaitement ce qu'ils gagneront les années suivantes. Et tous les membres de la direction ont le même plan salarial. Il arrive qu'un des directeurs preste moins bien. Il reçoit le même bonus que les autres membres de la direction. Mais il va mettre les bouchées doubles par la suite.» EASI a aussi une stratégie différente pour les objectifs commerciaux des vendeurs. En effet, ils n'augmentent pas: «Je l'ai vécu moi-même quand je travaillais encore comme sales manager. Mon CEO adaptait chaque année les objectifs, il fallait toujours plus. Ce n'est pas juste. C'est la raison pour laquelle les objectifs commerciaux des vendeurs restent toujours identiques.»

Que fait EASI?

EASI crée des logiciels d'exploitation (comptabilité, gestion des e-mails, CRM), des applications mobiles et fournit des services d'infrastructure IT. InboxZero est son produit-vedette, il s'agit d'une application simplifiant la gestion des mails, avec laquelle l'entreprise veut concurrencer Gmail et Outlook.

Qui est Salvatore Curaba

Salvatore Curaba est âgé de 52 ans et est originaire de La Louvière. Il est gradué en informatique mais a aussi été footballeur professionnel en première division à Charleroi. Il a arrêté sa carrière de footballeur à 28 ans et a suivi la formation pour devenir entraîneur. Il se met aussi à l'époque à travailler pour une firme informatique. Il y deviendra sales manager, avant de fonder sa propre entreprise, EASI. L'entreprise a lancé l'année passée InboxZero, un produit avec lequel Salvatore Curaba entend bien conquérir le monde. www.EASI.net