Penser global, agir local : les initiatives belges pour le climat

par
Laura
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Le problème du changement climatique est global et nécessite une réponse mondiale. Mais les solutions peuvent également émerger au niveau local.

Les protéines non carnivores de Little food

Le problème : La production de viande est une source non négligeable de gaz à effet de serre. Le bétail émet plus de 3 milliards de tonnes CO2 par an (10% des émissions totales), mais aussi du méthane, un gaz 25 fois plus dangereux que le CO2 pour le climat. Le faible taux de conversion en protéines demande également de vastes espaces de cultures pour nourrir tous ces animaux.

La solution : La société bruxelloise Little food produit des insectes (grillons), « une source de protéines alternative, bien moins polluante », souligne Raphaël Dupriez, cofondateur de l'entreprise. L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) souligne que les émissions des élevages d'insectes sont bien inférieures à celles des élevages de viande (10 à 100 fois moindre qu'un élevage de porc). De plus, les insectes peuvent se nourrir de déchets organiques et les transformer en protéines de haute qualité. Les grillons de Little Food sont ainsi alimentés avec des drèches d'une brasserie locale et les restes de pain d'un boulanger du quartier. Ils sont distribués via une vingtaine de magasins bio.

L'alimentation urbaine du champignon de Bruxelles

Le problème : La production alimentaire est de plus en plus globale, et doit être transportée vers les centres de consommation. Ce transport génère des émissions de gaz à effet de serre, sans compter les problèmes qui découlent du grand nombre de véhicules en circulation.

La solution : L'agriculture urbaine ne prétend pas pouvoir nourrir les millions d'habitants d'une capitale. Mais elle peut y contribuer. « Le champignon de Bruxelles » envisage ainsi de produire à Bruxelles des champignons exotiques. « Cela va permettre de diversifier un peu l'assiette des Bruxellois, et manger autre chose que des champignons de Paris », souligne Sevan Holemans, cofondateur du projet. Les cultures proposées ont aussi l'avantage de pousser sur des déchets, des drèches de bière, en l'occurrence. Cela permet de transformer des déchets en aliments consommables. Un exemple d'économie circulaire, où les ressources, et leurs déchets, sont utilisées au mieux.

L'électricité verte d'Ecopower

Le problème : Près de la moitié de l'électricité européenne est produite à partir de combustible. Pour contribuer à l'effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre, l'Europe devra réduire sa consommation de carburants fossiles.

La solution : La production d'électricité renouvelable peut se faire au niveau locale. C'est même parfois plus adapté, puisque cela limite les déperditions d'énergie lors de l'acheminement de l'énergie. La coopérative flamande Ecopower a inspiré plusieurs groupements de consommateurs en Belgique. Active depuis les années 90, elle est parvenue à offrir une électricité propre et moins chère que celle de ces concurrents. Le secret ? Comme coopérative, Ecopower « ne cherche pas à réaliser du profit, mais à offrir le meilleur service possible à ses usagers, qui sont aussi coopérateurs», donc propriétaire de la coopérative, souligne Dirk Van Sintjan, l'un de ses cofondateurs.

La multimodalité de ComOn

Le problème : Les transports comptent pour environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre. Et cette proportion est appelée à croitre dans les années à venir. Une bonne part des émissions vient notamment des trajets quotidiens.

La solution : Les collectivités locales tiennent pour acquis qu'il faudra favoriser des systèmes de transports efficaces pour inciter certains usagers à laisser leur voiture au garage, voire à s'en passer totalement. Cela peut, notamment, passer par le covoiturage. La Région wallonne a lancé une application pour mettre en contact les covoitureurs de la région. En parallèle, elle développe un réseau de parkings de covoiturage, en lien avec certaines sociétés (Ikea, Décathlon…). D'autres idées sont à l'étude. En région Bruxelloise, l'opposition MR demande à la majorité régionale de s'inspirer de la ville de Lyon, qui a mis au point une application connectant et comparant toutes les solutions de mobilité (OptimodLyon). Elle utilise tout un réseau de capteurs pour offrir une évaluation en temps réel du trafic, afin de toujours proposer la meilleur combinaison de trajet (bus, métro, vélos public, covoituage…)