La myopie est plus fréquente chez les aînés d'une famille

par
Laura
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Les aînés d'une fratrie ont un surrisque de myopie de 10% par rapport à leurs cadets, suggère cette étude du Pays de Galles. Les chercheurs soulignent un lien possible de l'autorité parentale pour l'expliquer.

La prévalence de la myopie chez les jeunes est en augmentation dans la plupart des pays et se révèle être aujourd'hui un enjeu important en termes de santé publique. Si certains facteurs ont pu être identifiés dans le déclenchement de cette pathologie visuelle, comme le terrain génétique et le fait de passer du temps dehors, ou à l'intérieur, une nouvelle étude vient mettre en lumière le lien entre myopie et position de naissance dans une fratrie.

Des chercheurs de la Cardiff University du Pays de galles (Royaume-Uni) ont mené une enquête en utilisant les données de la base de données britannique UK Biobank sur 89.000 participants âgés de 40 à 69 ans. Aucun d'entre eux n'avait d'antécédents de myopie afin d'écarter tout facteur génétique pouvant influer sur leur vision. Les scientifiques ont comparé leur évaluation visuelle et leur risque de myopie en étudiant leur rang de naissance dans leur famille. Leurs résultats, publiés dans la revue JAMA Ophtalmology du 8 octobre indiquent que les aînés avaient un risque supplémentaire de 10% de devenir myope et de 20% d'être atteint d'une forme sévère de myopie par rapport aux cadets ou aux derniers-nés.

Critères environnementaux

Pour approfondir ses travaux, l'équipe a ensuite pris en compte les facteurs environnementaux associés à cette différence constatée. Elle a utilisé 2 critères : le niveau de fin d'études obtenu ou l'âge de fin des études secondaires pour évaluer le degré d'exposition à l'éducation scolaire selon la place dans la fratrie.

Une plus grande implication de l'autorité parentale et l'influence plus forte des critères éducatifs dans la petite enfance des ainés pourraient exposer davantage à des facteurs provoquant la myopie expliquent les chercheurs. En effet, plus les ainés suivent des études poussées par rapport à leurs cadets et plus la différence visuelle s'accentue, souligne cette étude qui souligne le rôle de l'investissement parental dans la vie scolaire des enfants et en particulier des ainés pour expliquer ce fait.

Or, de précédentes études ont déjà souligné que la myopie est accentuée par d'importantes activités scolaires ou universitaires et professionnelles (lire, écrire, travailler sur écran). Selon les chercheurs, le relâchement dans l'autorité parentale avec les enfants suivants pourrait être associé à une baisse du risque de la myopie chez les cadets et benjamins d'une famille. Selon le Baromètre de la santé visuelle des Français de 2015, la myopie toucherait aujourd'hui en France 1 jeune sur 4 de 16 à 24 ans.