Des amendes pour les SDF qui mendient ou dorment dehors à Londres

par
Laura
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Le sans-abris de Londres devront désormais s'abstenir de mendier ou dormir dans la rue. A Hackney (quartier du nord de la capitale), un nouvel arrêté municipal  prévoit en effet des amendes de 100 livres (137 euros) en cas de non paiement pour ceux qui s'adonneront à cette pratique. En cas de non paiement, l'amende peut être portée jusqu'à 1370 euros.

Voté fin mai, cet ordre de protection de l'espace public (PSPO), stipule que la police ou les officiers municipaux d'Hackney peuvent demander à toute personne de cesser de «mendier, de boire de l'alcool, d'avoir des comportements antisociaux, de mal utiliser les toilettes publiques, de dormir dans la rue, d'uriner ou de déféquer dans un espace public ou d'avoir un chien sans laisse causant des nuisances».

Un arrêté qui fait polémique

Suite à ces mesures, une pétition a été mis en ligne pour dénoncer la «criminalisation des sans-abri d'Hackney». Elle compte plus de 63 000 soutiens. «Les gens ne devraient pas être punis pour le "crime" de ne pas avoir un toit au-dessus de leur tête», dénoncent les auteurs sur la page, jugeant «absurde d'infliger une amende de 1 000 livres à un SDF».

Du côté des pouvoirs publics, la justification ne s'est pas faite attendre. «Cet arrêté ne sera appliqué qu'en dernier ressort et ne sera utilisé que pour ceux qui continuent de dormir dans la rue et font partie de ceux qui ont un comportement antisocial persistant qui affecte la sécurité et le bien-être des habitants», a expliqué Sophie Linden, maire adjointe sur le site internet de l'arrondissement d'Hackney.

Des mesures à répétitions

Ce n'est pas la première fois que des mesures contre  les sans-abris font parler d'elles. A londres l'an passé, des piques anti-SDF avaient été installés devant l'entrée d'un immeuble de Southwark, dans le sud de la ville. Les structures avaient fait scandale jusqu'à que le maire conservateur de Londres, Boris Johnson, demande leur retrait.

Un véritable problème au Royaume-Uni, où la capitale compte 1,37 ménage sans domicile fixe pour 1 000 ménages logés, selon les dernières statistiques gouvernementales. Entre octobre et décembre 2014, 4 690 ménages ont été enregistrés comme étant SDF, un chiffre en hausse de 8% par rapport à la même période en 2013. Créés en 2014, les PSPO, valables trois ans, visent à donner davantage de pouvoir aux mairies pour lutter contre les comportements antisociaux.