Avec sa grande surface de forêts vierges, la Roumanie est la plus touchée par les coupes illégales

par
Laura
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La Roumanie, qui compte la plus grande surface de forêts vierges de l'Union européenne, est aussi le pays le plus touché par les coupes illégales en Europe, a déploré lundi un important groupe de défense de l'environnement.

80m3 coupés

Le pays dispose des bois "les plus importants d'Europe, en ce qui concerne la biodiversité et la surface de forêts intactes" qui "sont aujourd'hui confrontés au problème le plus aigu de coupes illégales en Europe", a lancé Alexander von Bismarck, directeur de l'antenne américaine de l'Environmental Investigation Agency (EIA). Selon les autorités roumaines, quelque 80 millions de m3 de bois ont été coupés illégalement dans ce pays ces vingt dernières années, provoquant un préjudice de cinq milliards d'euros.

Des lois violées

Dans une conférence de presse, l'organisation basée à Washington et Londres a accusé la compagnie autrichienne Holzindustrie Schweighofer, qui domine le secteur sylvicole en Roumanie avec un chiffre d'affaires de 470 millions d'euros en 2013, "d'accepter consciemment l'achat de bois illégalement coupé." L'EIA a diffusé une vidéo filmée caméra cachée qui montrerait, selon elle, des responsables de Schweighofer Roumanie en train de consentir à un éventuel achat de bois illégalement coupé et même de promettre des bonus au vendeur. "Cela peut paraître peu spectaculaire mais c'est la racine des coupes illégales. (...) Des affaires sont faites, des lois sont violées et des communautés se font voler leurs forêts", a insisté M. von Bismarck.

La diffusion de cette vidéo intervient alors que le Parlement doit se prononcer sur un nouveau Code des forêts, dont le but est notamment de limiter les coupes. La compagnie autrichienne a rejeté les accusations à son encontre, affirmant qu'elle "respecte les lois" et "lancera une enquête interne" à la suite des images diffusées. Schweighofer a néanmoins critiqué l'"immixtion dans les affaires des compagnies privées" autorisée, selon elle, par le nouveau code et ajouté que "limiter la libre circulation des marchandises est contraire aux normes instaurées par l'UE".