Des grillons dans les assiettes des Bruxellois

par
Camille
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On parle de plus en plus des insectes comme alternative à la viande. Mais l'offre reste limitée. La société bruxelloise Little Food, qui produit déjà des grillons en quantité limitée, veut passer à la vitesse supérieure. Explications avec Raphaël Dupriez.

 Little Food a lancé une campagne de Crowdfunding. Comment seront utilisés les fonds ?

« Notre objectif est de lancer une unité d'élevage qui produira assez de protéines pour nourrir 50 personnes quotidiennement. Pour cela, nous avons besoin de lever 10.000 €. Nous allons aussi lancer la production de nouveaux produits, et notamment des croquettes de grillons. La recette est déjà au point, mais nous devons encore travailler le conditionnement. Enfin, nous allons entreprendre quelques travaux au niveau thermique, en isolant le sous-sol ou sont élevés les grillons et en installant un échangeur de chaleur. Cela permettra de limiter notre consommation d'énergie. »

La consommation d'insecte reste limitée en Belgique.

« Nous partons de rien. Tout est à créer, et notamment le marché. Nous sommes convaincus que, à terme, le marché des insectes peut être vaste, avec différents producteurs. Il est aussi possible d'avoir un marché diversifié, avec l'élevage de différentes espèces et la commercialisation de produits variés (grillons séchés, sous forme de croquette, de mendiants…). Mais il faut d'abord faire connaitre cet aliment. C'est comme cela que nous rendrons notre activité viable. Cela assurera, dans un premier temps, trois emplois. Mais à terme, cela ouvrira également des portes pour d'autres. »

Comment faites-vous connaitre le grillon comme aliment ?

« Nous organisons des dégustations, notamment au sein d'entreprises. Nous avons également créé une fédération qui regroupe d'autres acteurs qui ont des intérêts dans la commercialisation d'insectes. Enfin, nous organisons des visites de notre élevage. Cela permet aussi au consommateur de savoir dans quelles conditions est produite son alimentation. Nous tenons à être transparents. »

C'est une production locale ?

« L'alimentation de nos grillons est tout ce qu'il y a de plus local. Nous utilisons des drèches de brasserie, les restes de pain d'un boulanger du quartier, et les pelures de légumes d'un producteur de quiches bio. L'objectif est de créer une économie locale, circulaire, et qui créé des emplois. Nous sommes convaincus que nous sommes dans une période de transition, et nous avons plutôt envie de faire partie de l'avenir que de ce qui va disparaitre.»

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