Equipé d'une antenne et d'un GPS, un oiseau kamikaze ? Non, une espèce protégée !

par
ThomasW
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La nouvelle a fait les gros titres de plusieurs médias anglo-saxons et français. A Kaboul, en Afghanistan, la police enquête après avoir découvert un oiseau sauvage équipé d'une antenne, d'appareils électroniques et d'explosifs. La semaine dernière, des policiers ont été intrigués par un drôle de spectacle dans le nord de la province de Faryab. Dans cette région instable ravagée par les talibans, ils ont repéré un grand oiseau blanc, plus grand qu'un aigle, et inhabituel dans cette zone. Mais surtout, ils ont remarqué qu'il était équipé d'une antenne.

Les policiers ont donc décidé d'abattre l'animal suspect, raconte le général Abdul Nabi Ilham au micro de NBC News. C'est alors que l'oiseau aurait explosé. Ils ont ensuite découvert divers objets métalliques autour du corps de l'oiseau. En récoltant ces différents morceaux, les autorités pensent qu'il était équipé, entre-autres, d'un GPS et d'une petite caméra. La police a ajouté qu'il était possible que l'oiseau ait été déployé dans le cadre d'une mission de surveillance. Gizmodo en France et le Daily Mail en Angleterre en ont profité pour titrer « Des oiseaux kamikazes équipés d'explosifs en Afghanistan » et « La police découvre des explosifs l'intérieur d'un oiseau après l'avoir abattu quand ils ont vu dépassé une antenne de celui-ci ».

Pourtant, en regardant de plus près les photos et les vidéos publiées, on constate qu'il n'en est rien. En effet, il ne s'agit absolument pas d'un oiseau kamikaze, mais plutôt d'une espèce protégée, baguée et équipée d'une balise GPS. L'oiseau était une outarde houbara et le dispositif permet de suivre sa migration. En 2006, les Emirats arabes unis ont créé une fondation, l'Emirates Center for Conservation of Houbara (ECCH), dans le but de restaurer et de renforcer les populations de cette espère disparue. Sur la vidéo de l'animal abattu, on peut d'ailleurs clairement lire les coordonnées et les initiales du centre. Loin d'être un oiseau terroriste équipé d'explosif, il s'agissait d'une espèce rare en pleine migration qui aurait mieux fait de ne pas s'arrêter en Afghanistan.