Les caméras de surveillance, pour ou contre?

par
Maite
Temps de lecture 2 min.

L'information fait beaucoup parler d'elle: l'opposition au conseil communal de Liège accuse la police et la Ville de ne pas flouter les images des espaces privés, prises par les caméras de surveillance. Le chef de zone de la police, Christian Beaupère, ne nie pas ce problème technique mais souligne la nécessité des caméras pour élucider certaines affaires. En réalité, les caméras de surveillance servent-elles à quelque chose?

Difficile de savoir exactement combien de caméras de surveillance ont été installées en Belgique. D'après la Commission de la protection de la vie privée (CPVP), en août 2013, il y a eu 24.977 déclarations de placements de caméras de surveillance. Toutefois, ce chiffre ne nous dit pas combien de caméras ont été installées à chaque endroit. Cette même commission a traité 503 dossiers liés aux caméras de surveillance en 2013. Ces dossiers concernent des plaintes ou des demandes d'informations. Il est donc également impossible de chiffrer le nombre de plaintes liées à la violation de la vie privée.

Au niveau de la police, il n'existe pas de chiffres permettant d'établir le nombre d'affaires résolues grâce aux traitements des images des caméras. Peter Dewael, porte-parole de la police fédérale, met même en garde: «il est quasiment impossible de dire si les auteurs des faits sont retrouvés grâce aux images des caméras ou grâce à d'autres preuves.» Pour François Schreuer, conseiller communal Vega à la Ville de Liège, les caméras de surveillance sont très coûteuses et les études montrent qu'elles n'empêchent rien. «Elles ne font que déplacer la délinquance.», explique-t-il. « Nous privilégions une approche sur le terrain».

Un chiffre que nous avons quand même pu obtenir est celui du nombre d'avis de recherche ayant abouti à une inculpation grâce à l'utilisation des images des caméras de surveillance. «Avant la diffusion des images en tant qu'avis de recherche, il est bien évident qu'il y a d'abord une enquête. Nous vérifions également si l'auteur est reconnaissable sur les images. C'est seulement après tous ces points que le magistrat nous donne son accord», explique Erik Van Poeke, le chef du service des avis de recherche. «Sur une cinquante d'images diffusées en tant qu'avis de recherche, entre la moitié et les deux-tiers d'entre elles ont permis de retrouver l'auteur des faits.» Sans oublier que, comme le mentionne Christian Beaupère dans le journal Le Soir, les caméras permettent également de gérer la mobilité et les manifestations.

Alors, pour ou contre les caméras de surveillance?

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Crédit photo: AFP / J. Macdougall