Zmapp: le traitement expérimental peut-être prometteur contre Ebola

par
ThomasW
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ZMapp, un traitement prometteur contre le virus Ebola testé pour la première fois depuis fin juillet sur des humains, en l'occurrence deux Américains infectés en Afrique, avait donné d'excellents résultats sur des singes. Zmapp est un cocktail de trois anticorps dits "monoclonaux", c'est à dire capables de reconnaître les cellules infectées par le virus et de déclencher une réaction immunitaire.

Fruit de plus de dix ans de recherches par plusieurs laboratoires privés et du gouvernement américain, ce sérum initialement développé sur des souris en laboratoire et rendu compatible pour les humains, a permis de protéger à 100% des primates traités une heure après avoir été exposés au virus Ebola. Les deux-tiers des animaux qui ont reçu ce cocktail 48 heures après avoir été infectés avaient également été protégés, selon cette recherche publiée en août 2013 dans les Comptes-rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS).

Ces travaux menés par Gene Olinger, de l'Institut médical de recherche des maladies infectieuses de l'Armée américaine (USAMRIID), ont aussi montré que 43% des macaques ont guéri d'Ebola après avoir reçu ce traitement par voie intraveineuse entre 104 et 120 heures après le début de l'infection, soit après l'apparition des symptômes de la maladie.

Chez les humains, le taux de mortalité est de 60 à 90% pour ce virus extrêmement virulent contre lequel il n'y a pas de vaccin ou de traitement encore disponibles sur le marché. "Jusqu'alors, tous les anticorps testés chez des animaux avaient échoué à les protéger contre le virus Ebola et le niveau de protection que nous avons constaté avec ce cocktail est impressionnant", dit M. Olinger dans un communiqué posté sur le site de Mapp Biopharmaceutical, un des laboratoires qui a développé ce sérum.

Le développement de ZMapp est le fruit d'une collaboration entre Mapp Biopharmaceutical et sa filiale LeafBio, toutes deux basées à San Diego (Californie, ouest), de Defyrus Inc., un laboratoire canadien de Toronto, ainsi que des gouvernements américain et canadien. ZMapp a été identifié pour la première fois comme un traitement potentiel contre Ebola en janvier de cette année et doit encore faire l'objet d'essais cliniques pour évaluer son innocuité et son efficacité, précise Mapp Biopharmaceutical.

Mais il n'y a que "de très petites quantités de ce sérum disponibles", souligne la firme. Toute décision d'utiliser un traitement expérimental chez un malade est prise par le médecin traitant selon les directives réglementaires de la Food and Drug Administration, l'agence des médicaments, précise-t-elle. Mapp et ses partenaires coopèrent avec les agences fédérales compétentes pour accroître la production de ce sérum aussi vite que possible, ajoute le laboratoire.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) fait désormais état de 932 morts sur 1.711 cas d'infection pour cette épidémie d'Ebola sans précédent touchant surtout trois pays d'Afrique de l'ouest (Liberia, Sierra Leone, Guinée) et qui commence à se propager au Nigeria, selon une estimation au 4 août.